"La carte postale" d'Anne Berest : enquête sur une histoire familiale poignante, qu'est-ce être juif ? Un livre d’histoire et un beau roman<!-- --> | Atlantico.fr
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"La carte postale" d'Anne Berest a été publié aux éditions Grasset.
"La carte postale" d'Anne Berest a été publié aux éditions Grasset.
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"La carte postale" d'Anne Berest a été publié aux éditions Grasset.

Elisabeth Autet pour Culture-Tops

Elisabeth Autet pour Culture-Tops

Elisabeth Autet est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"La carte postale" d'Anne Berest 

Editions Grasset
Parution en juin 2021
512 pages
22 Euros

Notre recommandation : EXCELLENT 

THÈME

“Ephraïm , Emma, Noémie , Jacques”, 4 noms simplement sur une carte postale, envoyée depuis Paris, et arrivée en janvier 2003 chez les parents d’Anne Berest. Quelques années après que ses parents aient reçu cette énigmatique carte postale, Anne Berest se lance dans une enquête passionnante sur l’histoire de sa famille , les Rabinovitch, juifs russes aux destins tragiques. Interrogeant sa mère, Lélia, elle remonte ainsi le temps. En 1919, la famille fuit Moscou, les parents vers la Palestine, le jeune couple en Lettonie.

Une nouvelle fuite les oblige à rejoindre les parents en Palestine. Puis ce sera Paris, la France à laquelle croit tant le jeune père. Mais la guerre et son désastre les rattrapent car ils n’ont pas vu venir le danger.  Est-ce parce qu’elle a épousé Vicente, le fils de Francis Picabia et Gabrielle Buffet, que Myriam échappera à la déportation ? Anne Berest mène alors son enquête sur cette grand-mère, qui se mariera une seconde fois ; il lui faut percer les mystères de la vie de cette grand-mère, cette vie qui est un roman !

POINTS FORTS

La vie de cette famille à Riga, Haïfa, Paris, racontée en recréant les lieux, tantôt au passé, tantôt au présent.  Des scènes fortes nous plongeant dans  l’ambiance des différentes époques. Les convois, les camps, la Résistance.. décrits dans un style plein de souffle. La vie de Myriam..  La fascination de l’auteur lors de  son premier dîner de Pessah et son questionnement : “qu’est-ce être juif ?”

QUELQUES RÉSERVES

Peut-être quelques longueurs dans certaines descriptions ! Et une impression toute relative de « connu » dans la période des déportations et des camps de l’horreur.

ENCORE UN MOT...

Un livre passionnant par son étude approfondie des sentiments, des circonstances. Un livre d’histoire et un beau roman

UNE PHRASE

-  Mes parents ont continué à s’interroger. Mais moi, je m’en foutais complètement de cette carte postale. En revanche, la liste des prénoms m’a interpellée. Ces gens étaient mes ancêtres et je ne connaissais rien d’eux. J’ignorais les pays qu’ils avaient traversés, les métiers qu’ils avaient exercés, l’âge qu’ils avaient quand ils furent assassinés. J’en ai ressenti de la honte. (p. 10)

 - Parce que, se sachant condamnée à perdre la mémoire, elle m’avait dit : il ne faut pas que je les oublie, sinon il n’y aura plus personne pour se souvenir qu’ils ont existé. (p. 502

L'AUTEUR

Anne Berest, née en 1979, est écrivaine et scénariste. La Carte postale est son huitième livre. Elle est l’auteur, entre autres titres, de La Fille de son père (Seuil, 2010), Les Patriarches (Grasset, 2012), Sagan 1954 (Stock, 2014), Recherche femme parfaite (Grasset, 2015) et, avec sa sœur Claire, Gabriële (Stock, 2017)

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