Être payé pour arrêter de fumer : ça marche !

Une étude publiée dans la revue scientifique Journal of the American College of Cardiology prouve que rémunérer les fumeurs pour qu'ils arrêtent la cigarette permet d'augmenter significativement le taux de réussite.

Les deux scientifiques de l'université de Genève, Felicia Schmid et Jean-François Etter, ont choisi 800 hommes et femmes gagnant moins de 50 000 francs suisses (46 500 euros) par an et qui n'avaient recours à aucun traitement médical pour les aider à arrêter (patchs ou encore les gommes de nicotine). Pour chaque semaine de sevrage, les participants ont reçu des compensations financières. Plus ils arrivaient à se passer du tabac, plus la prime augmentait. Ainsi au bout d'une semaine, ils recevaient 100 francs suisses (92 euros). Si les ex-fumeurs tenaient bon au bout de 6 mois, ils pouvaient toucher jusqu'à 1 500 francs suisses (1 380 euros). Pour vérifier que les cobayes jouaient vraiment le jeu, des tests biochimiques étaient réalisés.

45 % ont réussi à se passer de tabac pendant les 6 mois d'expérience. Une fois l'expérience finie, seuls 20 % ont persévéré. Reste que la compensation financière a permis de doubler le taux de réussite, dans un groupe de cobayes qui ont essayé d'arrêter sans prime, le taux de succès n'était que de 10 %.

Un succès aux États-Unis

L'idée de la rémunération contre l'arrêt du tabagisme n'est pas nouvelle. Le New England Journal of Medecine évoque l'efficacité de deux programmes mis en place par une entreprise américaine CVS Caremark. Dans le premier, les fumeurs versaient 150 dollars en gage. Cette somme leur était rendue avec un supplément de 650 dollars s'ils réussissaient à délaisser le tabac. 52 % des fumeurs ont fini par arrêter pendant au moins 6 mois. Le second offrait 800 dollars aux fumeurs qui arrêtaient la cigarette, 17 % des participants y sont parvenus durablement.