Ce que l'on sait du meurtre du prêtre vendéen Olivier Maire<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
L'enquête est en cours à Saint-Laurent-sur-Sèvre.
L'enquête est en cours à Saint-Laurent-sur-Sèvre.
©Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

Drame

Le suspect est un réfugié rwandais, déjà soupçonné d'avoir mis le feu à la cathédrale de Nantes en juillet 2020. Son profil psychiatrique est lourd.

Les faits 

Lundi matin, un homme s'est présenté à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre (Vendée) et expliqué avoir tué le père Olivier Maire, 60 ans, un religieux qui l'hébergeait dans sa communauté des frères missionnaires montfortains. Les gendarmes se sont rendus dans les locaux de la communauté, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, et ont découvert le corps du père supérieur dans sa chambre. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte. La piste terroriste a été écartée par le procureur.

Le profil du suspect

Celui qui s'est présenté comme le meurtrier est Emmanuel Abayisenga, un réfugié rwandais de 40 ans arrivé en France en 2012. Il s'agit du sacristain qui avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour son rôle dans l'incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020. C'est dans le cadre d'une "obligation de résidence" qu'il vivait chez les frères montfortains. Il était soumis à une obligation de pointage deux fois par mois. Depuis juillet 2020, le suspect est visé par une obligation de quitter le territoire (OQTF) mais celle-ci a été suspendue en attente de son procès.

L'homme a été placé en garde à vue avant d'être hospitalisé en psychiatrie. Il semble présenter plusieurs troubles psychiatriques et a déjà été hospitalisé par le passé pour cette raison. Selon une enquête du journal La Croix, l'homme, traumatisé par le génocide rwandais auquel il a assisté, aurait "disjoncté" après avoir été agressé devant la cathédrale de Nantes en 2018.

Les réactions

Avant de se rendre sur place, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a assuré son « soutien aux catholiques de notre pays ». Suite à l’annonce de ce crime, de nombreuses figures des Républicains et du Rassemblement national ont exprimé leur colère et leur incompréhension.

Les messages de soutien émanant de la classe politique se sont multipliés sur les réseaux sociaux depuis l’annonce du drame. L'élu LR Guillaume Larrivé a déploré la situation de l’auteur présumé des faits et l’inaction de l’Etat : « Comment les autorités administratives et judiciaires ont-elles pu le laisser libre de ses mouvements sur le territoire national ? Épouvantable échec de l'État ». 

Bruno Retailleau a lui rendu un hommage personnel au prêtre décédé : « Sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre (...) dont j'avais pu apprécier la profondeur de la foi. Sa mort est une grande perte ».  Xavier Bertrand a exprimé son « effroi » après un assassinat qui « frappe au cœur les catholiques à quelques jours de l'Assomption et l'ensemble de la communauté nationale unie face à cette épreuve ». Valérie Pécresse s’est interrogée sur le rôle de l'État concernant la situation de « l'auteur du meurtre (...) qui aurait dû avoir quitté le territoire depuis 2019 ». « Par quelle cascade de défaillances en est-on arrivé à ce drame ? ».

Jordan Bardella du Rassemblement National a appelé Gérald Darmanin à « expliquer sans délai comment un clandestin visé par une obligation de quitter le territoire a pu incendier la cathédrale de Nantes et se promener en Vendée quelques mois plus tard pour assassiner un prêtre». La présidente du Rassemblement Nationale, Marine Le Pen, a aussi tenu à s’exprimer sur Twitter : « En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre. Ce qui se passe dans notre pays est d'une gravité sans précédent : c'est la faillite complète de l'État et de Gérald Darmanin. (...) Après ce drame, votre seule réponse c’est le mépris, l’arrogance, le « c’est pas de ma faute ». Ce clandestin était expulsable depuis 2019 ! Les Français veulent de la fermeté, pas ce bavardage puéril d’un ministre qui se défausse. Faites votre travail ».

Le ministre de l’Intérieur a accusé Marine Le Pen de créer une « polémique sans connaître les faits » plutôt que de « dire sa compassion aux catholiques qui ont accueilli ce meurtrier ». Selon Gérald Darmanin, « cet étranger n'était pas expulsable malgré son arrêté d'expulsion tant que son contrôle judiciaire n'était pas levé ».

«Il portait jusque dans les traits de son visage la générosité et l’amour de l’autre. Au nom de la Nation, je rends hommage au Père Olivier Maire. Pensées chaleureuses pour les Montfortains et tous les catholiques de France. Protéger ceux qui croient est une priorité», a réagi de son côté Emmanuel Macron sur Twitter.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !