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Petit rappel sur les stratégies islamistes d’investissement du champ de l’action sociale à tous les défenseurs inconditionnels de candidates voilées
©FETHI BELAID / AFP

Liberté religieuse

La liberté religieuse est un acquis précieux, la non discrimination en fonction des croyances aussi. Faut-il oublier pour autant les méthodes employées de l’Algérie à l’Egypte en passant par tous les pays où les islamistes sont partis à l’assaut de sociétés sécularisées ?

Emmanuel Razavi

Emmanuel Razavi est Grand reporter, spécialiste du Moyen-Orient. Diplômé de sciences Politiques, il collabore avec les rédactions de Paris Match, Politique Internationale, Le Spectacle du Monde, Franc-Tireur et a réalisé plusieurs Grands reportages et documentaires d’actualités pour Arte, France 3, M6, Planète...  Il a notamment vécu et travaillé en tant que journaliste en Afghanistan, dans le Golfe persique, en Espagne …

Il s’est fait remarquer pour ses grands reportages sur les Talibans (Paris Match), les Jihadistes d’Al Qaida (M6), l’organisation égyptienne des Frères Musulmans (Le Figaro Magazine, Arte).

Depuis le mois de septembre 2022, il a réalisé plusieurs reportages sur la vague de contestation qui traverse l’Iran. Il est notamment l'auteur d'un scoop sur l’or caché des Gardiens de la révolution publié par Paris Match, ainsi que d’un grand reportage sur les Kurdes Iraniennes qui font la guerre aux Mollahs, également publié Paris Match. Auteur de plusieurs documentaires et livres sur le Moyen-Orient, il a publié le 15 juin 2023 un nouveau roman avec Chems Akrouf, « Les coalitions de l’ombre » (éditions Sixièmes), qui traite de la guerre secrète menée par le Corps des Gardiens de la Révolution contre les grandes démocraties. Il aussi publié en 2023 « les guerriers oubliés, histoire des Indiens dans l’armée américaine » (L’Artilleur).

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Atlantico : La candidate En Marche aux départementales de Montpellier fait partie de l’association Tabassam proche de milieux islamistes et notamment d’Hani Ramadan. Pourtant sur les réseaux sociaux, l’association s’affiche surtout comme travaillant sur l’insertion sociale et le soutien scolaire. L’investissement du champ de l’action sociale est-elle l’une des stratégies des islamistes pour se fondre dans la société ? 

Emmanuel Razavi : Comme nous l’avons écrit avec mon coauteur, le géopolitologue Alexandre del Valle dans notre livre « le projet, la stratégie de conquête et d'infiltration des frères musulmans en France et dans le monde », les Frères Musulmans se sont construits sur un lien profond avec le tissu social, et cela dès leur création en Égypte en 1928. Partout où l’État est absent ou fait défaut, ils s’engouffrent : éducation ou soutien scolaire, santé, insertion. C’est un moyen pour eux de se fondre dans la société, d’apparaitre comme des gens fréquentables auprès des institutions, et de faire de l’entrisme. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un mouvement islamo-révolutionnaire, qui utilise des techniques très savantes d’infiltration. J’ai passé beaucoup de temps à en parler avec des hauts cadres de l’organisation égyptienne comme Essam al Ariane (ex-porte-parole de la confrérie, ndlr) ou Mohamed Habib (ex n2 de l’organisation ndlr), lors de reportages sur la confrérie que j’ai réalisés en Égypte pour Arte et le Figaro Magazine. Ils affichent clairement cette façon de faire comme faisant partie d’une stratégie politique. Je suis d’ailleurs stupéfait de voir que nos politiques ne veulent pas l’entendre, alors que ces islamistes ne s’en cachent pas et l’écrivent, même. Ils abordent d’ailleurs cette stratégie d’entrisme par l’action sociale dans plusieurs documents qui émanent de leur organisation.

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Historiquement, les mouvements islamistes comme les Frères musulmans n’ont-ils pas justement utilisé l’action sociale comme argument pour gagner des voix et obtenir des postes à responsabilité politique ? (Algérie, Egypte…)

Oui, c’est précisément le cas. Quand ils viennent en aide à des familles dans le besoin, quand ils pallient aux carences de l’État, cela leur donne une bonne image, cela les institutionnalise. C’est leur stratégie. Ce qui est toutefois le plus ennuyeux, c’est que certains élus ne prennent pas conscience de cela. En ce sens, laRem est vraiment le parti le plus ciblé aujourd’hui par les Frères Musulmans français. Ils savent que c’est parti avec peu de profondeur historique et de culture politique, qui prône dans leur esprit une vision multiculturelle de la France. Bref, la cible idéale pour faire de l’entrisme. En 2005, dans un livre enquête consacré aux Frères Musulmans intitulé « Frères Musulmans dans l’ombre d’Al Qaïda » (ed. Jean-cyril Godefroy), je racontais leur projet de présenter des candidats aux élections locales, notamment départementales et régionales. Des membres de services de renseignement français disaient la même chose. Personne n’a voulu nous écouter. Il y a eu une naïveté coupable des politiques localement, de la compromission électorale aussi, autant à gauche qu’à droite.

Est-il encore possible pour les pouvoirs publics de consolider nos acquis de liberté religieuse sans pour autant prendre le risque de provoquer des actes discriminants en fonction des croyances ?  

Personne ne cherche à discriminer qui que ce soit en raison de sa religion. Il faut arrêter avec ce fantasme. Chacun en France est libre de pratiquer sa religion, dans une sphère bien limitée. Les musulmans en France ne sont pas persécutés ou discriminés en raison de leur religion. Ils ont le droit d’avoir leurs mosquées, leurs librairies spécialisées, leurs associations culturelles et cultuelles. J’ai vécu au Moyen-Orient durant des années : Vous croyez que là-bas, les chrétiens sont libres ? En réalité, ceux qui jouent les victimes dans notre pays, ce sont les islamistes, notamment ceux qui s’inscrivent dans la mouvance islamiste des Frères Musulmans. Il ne faut pas céder à leur stratégie de victimisation. Il faut fermer leurs associations et renvoyer leurs prédicateurs, souvent étrangers, dans leurs pays d’origine.

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