En visite à Kiev, Joe Biden sacralise la force de la démocratie et de l’économie de marché dans le monde<!-- --> | Atlantico.fr
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Joe Biden a effectué une visite surprise à Kiev ce lundi 20 février.
Joe Biden a effectué une visite surprise à Kiev ce lundi 20 février.
©Dimitar DILKOFF / AFP

Atlantico Business

Le voyage du président américain à Kiev est évidemment un signe de soutien très fort aux Ukrainiens. Mais au-delà, il renforce le principe même de la démocratie et de l’économie de marché qui sont menacés dans de nombreuses régions du monde.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Personne ne sait exactement comment et quand se terminera la guerre en Ukraine. Mais ce que lon sait, cest que lagression de la Russie a déjà abouti à des effets inverses de ceux qui étaient recherchés par Vladimir Poutine. 

Il était évident que depuis plusieurs années, le chef du Kremlin essayait de déstabiliser l’Occident pour imaginer une organisation du monde différente de celle qui avait été mis en place après la deuxième guerre mondiale, avec notamment une hégémonie américaine.

Vladimir Poutine voulait déséquilibrer et affaiblir lOtan, cest-à-dire lorganisation de défense et de protection dune grande partie de lEurope occidentale, de la Méditerranée et du Moyen-Orient. Or, cest tout linverse qui sest produit. La violence de lagression russe sur lUkraine a renforcé les liens et les moyens des pays membres de lOtan. LOtan dont le président Macron disait il y a quelques années quelle était en état de mort cérébrale, na jamais été aussi équipée, forte et sollicitée par des pays très attachés à leur liberté.

L’Union européenne, de son côté, que Vladimir Poutine cherchait aussi à fissurer pour laffaiblir, na jamais été aussi consolidée et forte au point d’étudier une politique de défense coordonnée, ce qui était tabou.

Bref le président Poutine, qui rêvait dun effondrement de l’OTAN et dun éclatement de l’Union européenne, sest complètement trompé de stratégie. « Tous ces pays lâches, faibles et mal gouvernés, aux mœurs dépravées, comme lexpliquait Poutine, sont finalement très courageux, très solides et très unis ». 

Jusquau début de la guerre en Ukraine, tous les courants souverainistes, populistes et autoritaires se sont infiltrés dans toutes les démocraties du monde. Pour gérer les crises économiques, faire face aux crises financières ou sanitaires, les partisans dune autorité centralisée et musclée se faisaient plus nombreux. Aux Etats-Unis (avec Trump), en Grande Bretagne (avec le Brexit), au Brésil, et dans beaucoup de pays européens (avec les mouvements dextrême droite.) mais plus grave, beaucoup de responsables politiques regardaient avec complaisance la façon de faire dun Vladimir Poutine et même la performance de Xi Jinping. Après tout, pour beaucoup dobservateurs, lordre avait peut plus de capacité dassumer les mutations du monde que la logique démocratique.

La guerre en Ukraine a subitement stoppé cette obsolescence programmée de la démocratie et de l’économie de marché programmée par les dictatures. Dautant que les discours du président du Kremlin annonçant la fin de loccident chrétien, et critiquant avec force le système de valeur, a renforcé les couleurs des logiques dorganisation fondées sur la liberté individuelle. Cest-à-dire la démocratie sur le terrain politique et l’économie de marché sur le terrain économique.

Très vite, la guerre en Ukraine qui n’était au départ quune opération spéciale pour ramener dans le giron russe quelques régions très russophones de lUkraine, est devenu quasiment une croisade dun pays autoritaire et violent contre des régions libres de leur destin libéral, de leur organisation économique et démocratique et de leur administration politique.

Dans la foulée, toutes les tendances les plus autoritaires dans les pays du monde ont perdu des élections (au Brésil et aux Etats-Unis) ou ont rencontré des difficultés pour gérer les crises économiques et sociales (en Iran, en Turquie, en Russie et également en Chine).

Parallèlement à ces mouvements politiques, la plupart des entreprises occidentales ont accepté de respecter les sanctions contre les pays autoritaires. En bref, l’Occident a cessé de faire directement du business avec des pays comme la Russie ou lIran…

Les pays autoritaires et les populations ont été sortis du jeu de la mondialisation.

Et la visite très spectaculaire de Joe Biden à Kiev vient rappeler que lUkraine se bat pour sa liberté, liberté de penser, de sinformer, de circuler, de critiquer, de gagner de largent. Mais il rappelle aussi quen aidant l’Ukraine, les pays démocrates se protègent eux-mêmes.

Joe Biden défend la liberté individuelle. Et de ce fait, il donne au modèle de la démocratie et à l’économie de marché, une légitimité universelle et une image franchement beaucoup plus belle que loffre violente que Poutine cherche à imposer.

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