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"Max, Les années 20, Tome 2" : Un concentré d'énergie et de belles découvertes
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Atlanti-Culture

Nicolas Autier pour Culture-Tops

Nicolas Autier pour Culture-Tops

Nicolas Autier est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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BD

MAX, Les années 20, Tome 2/2 Fox-Trot sur une tombe
de Rubio et Ruben, d’après Arturo Perez-Reverte
Ed. du Long Bec
56 p.
22 €

RECOMMANDATION

BON

THEME

Max débarque du cargo dans lequel La Sévillane l’avait fait monter à la fin du tome 1 pour se retrouver plutôt mal en point sur un quai de Marseille. Il est recueilli par Boske qui passait là par hasard. Une fois chez elle, il dort. En attendant qu’il se réveille, Boske danse sous les combles, nourrit ses chats et chante sous les toits. Elle est jeune, vient peut-être de Hongrie ou d’ailleurs, est peut-être aristocratique ou pas du tout, a une revanche à prendre sur la vie. Et danse.

Une fois Max réveillé, ils réalisent vite que leurs talents de danseurs, leur complémentarité et une certaine absence de scrupules sont leur meilleur atout pour réaliser leur rêve commun : quitter Marseille, mener la grande vie, monter à Paris. Ils mettent donc le cap sur Biarritz qui doit être leur permettre de gagner leur ticket pour la capitale.

 POINTS FORTS

Max est un concentré d'énergie. Energie psychique, physique et sexuelle de ce couple de héros inépuisables. Ou presque. Energie d’un scenario de polar mené tambour battant qui ne laisse ni temps mort ni répit au lecteur. Energie d’un dessin très « physique » et toujours en mouvement. Energie du cadrage qui alterne sur un rythme endiablé plans serrés et larges, plongée et contre-plongée, zoom avant et arrière…

Max repose sur le couple improbable que forment Max et Boske. Jeunes, beaux, talentueux, marginaux, arrivistes, sans scrupules, indestructibles, faillibles, romantiques, convaincus que le meilleur est à venir, prêts à tout risquer pour l’obtenir, agaçants, attachants… Ils renvoient à des références aussi différentes qu’Arsène Lupin, Rouletabille, Cloche merle, Tanatos, Rastignac, Bonnie & Clyde.

Enfin, Max est l’occasion de plonger dans l’ambiance bohême du Paris des années 20 pour y croiser Cocteau, Hemingway, Proust, Picabia, Stravinsky, Breton, Joyce en déambulant de Montmartre à Montparnasse en passant par la Closerie des Lilas ou La Rotonde.

POINTS FAIBLES                               

La faiblesse de Max est sans doute d’avoir les défauts de ses qualités. On pourrait ainsi considérer que l’album est un peu « trop » : trop rapide, trop puissant, trop dynamique, trop pressé, trop précipité… Ce qui l’amène à manquer un peu de finesse scénaristique et psychologique. Certains pourraient ainsi considérer que l’on voit arriver d’assez loin le dénouement et que la ficelle scénaristique qui permet de séparer Boske et Max à un moment crucial de l’intrigue est sans doute un peu grosse.  

EN DEUX MOTS

Il faut lire Max pour faire des découvertes.

Celle d’un duo d’auteurs espagnols sacrément talentueux. Il est épatant de voir la bande dessinée s’internationaliser et s’enrichir d’approches issues de cultures de plus en plus variées.

Celle d’un style tout en énergie qui fait le choix d’emmener le lecteur à toute vitesse de la première à la dernière page sans lui laisser le temps de respirer.

Enfin, celle d’un Barcelone à la fois proche et éloignée de la ville que nous connaissons aujourd’hui et largement inconnus des touristes du XXI° siècle.

UN EXTRAIT

L’AUTEUR

ls sont deux jeunes auteurs espagnols aux manettes de cet ouvrage aux confluents du roman d’aventure, du polar et du parcours initiatique:

  • Rubio d’abord ! Scénariste, né à Madrid en 1978. Passionné de lecture dès son plus jeune âge, il étudie l'histoire de l'Art avant de se lancer dans une carrière de scénariste de cinéma et de bandes dessinées mais également d’auteur de romans. Au rayon BD, en plus de la série objet de cette chronique, on trouve le très beau Monet, nomade de la lumière, 2017, éd. Le Lombard ; et le bouleversant Photographe de Mauthausen, également en 2017, toujours chez Le Lombard, avec Pedro J. Colombo au dessin.

  • Rubén ensuite ! Fou de dessin depuis toujours, il prend ses premiers cours à quatre ans avant d’étudier à la Joso de Barcelone, l'école de bande dessinée la plus réputée d'Espagne. C'est par ce biais qu’il est contacté par Jean David Morvan et que naîtra la série Jolin la teigne, 2003-2004, éd. Vents d’Ouest. Parmi ses réalisations marquantes, on notera également la série Les Trois Mousquetaires, 2007-2010, éd. Delcourt, en collaboration avec Jean-David Morvan et  Michel Dufranne ; Insoumises, 2016, éd. Du Long Bec, avec Javier Cosnava au scénario.

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