Virage à 180 degrés ? L’Europe souhaite désormais soutenir son industrie face à la concurrence déloyale chinoise<!-- --> | Atlantico.fr
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
©FREDERICK FLORIN / AFP

Lutter contre le dumping

Faut-il y croire ?

Jean-Pierre Corniou

Jean-Pierre Corniou

Jean-Pierre Corniou est directeur général adjoint du cabinet de conseil Sia Partners. Il est l'auteur de "Liberté, égalité, mobilié" aux éditions Marie B et "1,2 milliards d’automobiles, 7 milliards de terriens, la cohabitation est-elle possible ?" (2012).

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Atlantico : Face au dumping chinois, l’Europe veut préserver ses fabricants de turbines pour éoliennes et relancer sa filière solaire. Thierry Breton souhaite notamment que les dépenses publiques soutiennent la production nationale afin de concurrencer la Chine. Comment expliquer ce virage à 180 degrés de l’UE ?

Jean-Pierre Corniou : L’Union européenne de 2024 n’est plus la Communauté économique européenne de 1957. Le monde a profondément changé et, en se durcissant, a poussé l’Europe à renoncer à ce que l’on a pu considérer comme de la naïveté. L‘histoire de la construction européenne est celle d’une adaptation continue et pragmatique au contexte mondial. Née aux lendemains de la seconde guerre mondiale, l’Europe émergeait dans un monde fracturé par la guerre, dominé par les Etats-Unis, qui avait fourni un immense effort industriel pour gagner cette guerre contre les puissances de l’Axe, Allemagne, Italie et Japon et peuplé de 2,6 milliards d’habitants. En 1957, il fallait à la fois achever de remettre l’Europe debout en libérant la croissance par l’investissement grâce au Plan Marshall et par le libéralisme prôné par les vainqueurs, mais surtout conçu contre la seule contre-mesure à la puissance de l’URSS et de ses satellites du COMECON. Pendant 25 ans, jusqu’en 1974, la croissance des pays européens s’est située à un niveau élevé (4,6% par an), alimentée par la poussée continue de la demande et la progression de la productivité. La libre circulation des biens pour créer un marché dynamique entre les états membres impliquait la suppression des droits de douane intérieurs, ce qui fut réalisé à partir de 1968 ouvrant ainsi pour l’Europe la phase du « marché commun », et la disparition des obstacles non tarifaires. Le libéralisme triomphait et l’Europe ne pouvait être que pro-américaine et libérale. 

Mais en 1957, les états européens étaient encore confrontés au règlement de la question coloniale et, surtout, la supériorité technologique de l’Europe n’était pas encore contestée ni par le Japon ni par la Corée, mais par les Etats-Unis qui ont rapidement pris un ascendant sur les marchés de l’électronique et de l’informatique et conduit la conquête spatiale à la fois comme défi technologique et enjeu politique. La Chine n’existait pas économiquement.  Le monde colonial antérieur à la Seconde guerre mondiale n’avait pas totalement disparu et le monde concurrentiel qu’imposerait les nouveaux venus de la croissance asiatique ne présentait alors aucune menace tangible. L’Europe a pensé que la liberté du marché, et l’apologie du « consommateur roi », suffiraient à stimuler une croissance durable.  Elle s’est d’abord construite pour retrouver sa prospérité par la libre circulation des biens et des personnes et la concurrence libre et non faussée et non pas pour constituer une puissance économique et politique, ce dont ne voulaient pas les Etats-Unis ni la plupart des pays membres, dont la France gaullienne.

Il est certain que la Commission mise en place en 2019 a commencé à infléchir cette longue culture de la libre concurrence, imposée par les Etats-Unis, portée par la Grande-Bretagne et louée par la République fédérale allemande qui en ont été les grands bénéficiaires. Méfiante envers l’interventionnisme étatique, l’Allemagne a toujours été favorable à la non-intervention. Mais les vents changent, les années COVID ont mis en lumière des faiblesses sévères dans les économies occidentales que le marché ne cherche pas à compenser alors que nos concurrents sont enclins à piloter de façon ferme leurs systèmes industriels. Ce qui était bien connu en Chine, avec par exemple le plan Made in China 2025, a gagné les Etats-Unis avec le plan IRA, « Inflation Reduction Act », qui est un plan interventionniste pour réacclimater l’industrie sur le sol américain avec un investissement de 369 milliards de dollars en subventions et crédits d’impôts.  

Ouverte et adapte du libre échange, l’Europe qui est le premier marché mondial mesure aujourd’hui avec une nouvelle lucidité les limites de ce modèle. Elle consomme, certes, mais voit son leadership menacé dans des secteurs clefs pour elle, comme l’automobile qui fait vivre directement 4 millions de personnes. En 2022, l’UE a exporté 6,2 millions de véhicules automobiles et en a importé 3,9 millions.

Dans l’énergie, l’Union européenne, qui est totalement dépendante dans le monde des énergies fossiles, a perdu la bataille des panneaux solaires, fabriqués à 94% par la Chine et ne veut pas perdre celle des éoliennes. L’Union a ainsi importé de Chine en 2022 22,6 milliards d'euros de panneaux solaires, soit deux fois plus qu’en 2021. Localiser en Europe les technologies de production d’énergie est bien un impératif stratégique. Le marché de l’éolien est encore exportateur net en Europe, mais fragile. C’est pourquoi le vote par le Parlement sortant, le 25 avril 2024, du règlement sur l’industrie Net-Zero , la Net-Zero Industry Act (NZIA), a marqué le couronnement de l’action industrielle de la  commission en visant les mesures nécessaires à la production en Europe sur toutes les technologies nécessaires à la réduction des émissions de carbone. Le champ industriel est vaste et couvre toutes les technologies de production d’énergie renouvelable décarbonée ; solaires, électrolyseurs et piles à combustible, éoliennes terrestres et en mer, batteries et stockage, captage du carbone, pompes à chaleur et géothermie et réseaux. La maitrise de ces technologies est essentielle pour l’Union et les pays membres. Les petits réacteurs nucléaires (SMR, SMA) font aussi partie de la stratégie d’énergie décarbonée.   

Ce revirement a-t-il des chances d’aboutir ? Faut-il y croire ?

L’inflexion donnée par le Conseil et la Commission depuis 2019 tient largement aux éléments de contexte. La pandémie de COVID 19 et la guerre en Ukraine sont des facteurs exogènes qui ont révélé des lacunes dans la capacité européenne à maîtriser les outils nécessaires à son autonomie. Ces lacunes ont conduit tous les acteurs, Commission, Parlement et États membres à se concerter pour dégager les ressources et structurer une action en Europe cohérente et conséquente. L’influence de la France dans cette réorientation stratégique a été déterminante. Le pragmatisme l’a emporté sur la vision traditionnellement libérale du marché européen.

Thierry Breton, le commissaire français, a joué un rôle essentiel dans cette nouvelle orienttaion stratégique.  Il a redéfini l’action de la Commission autour de 14 écosystèmes industriels nécessaires à l’accompagnement des grandes transitions auxquelles est confrontée l’économie mondiale :  la transition verte, la transition numérique, la transition vers la résilience, c’est-à-dire la capacité d’autonomie et de continuité dans l’action industrielle. Dans un monde qui ne renonce pas au libre-échange, mais admet désormais la capacité et le droit d’auto-organisation d’ensembles territoriaux, l’Europe doit reconquérir elle -aussi cette capacité dans tous les domaines. 

Les actions proposées par Thierry Breton, commissaire au marché intérieur, mais qui dispose dans son portefeuille des industries de défense, portent également sur l’industrie de défense qui dépend, par sa nature même, des commandes publiques  et du contexte géo-politique. Il est clair qu’avide de bénéficier des « dividendes de la paix », l’Union européenne a délibérément limité ses investissements dans les activités de défense, laissant cette responsabilité aux États membres, sourcilleux sur leurs prérogatives souveraines. L’Europe ne s’est jamais remise de l’échec de la CED, Communauté européenne de défense. C’est donc face à la prise de conscience brutale de la réalité de la menace  que la commission a engagé une augmentation majeure des capacités de production avec une enveloppe de 100 milliards d'euros.  D’ailleurs, consciente du caractère sensible de ces questions, la Commission a consulté à la fois les États membres et les industriels de l’armement, pour construire ses propositions de renforcement de l’industrie de défense. La tentative d’invasion de l’Ukraine par son voisin russe a brutalement réveillé un sentiment de vulnérabilité qui implique une action collective pour encadrer et stimuler l’action des États membres dans leur capacité à produire les matériels nécessaires.   

L’objectif est aussi de fabriquer en Europe 20% des composants électroniques du marché mondial et de prendre en mains la maîtrise de ses données. Fabriquer des microprocesseurs en Europe n’a rien d’irréaliste quand on sait que la première entreprise mondiale de production de machine à graver les microprocesseurs de moins de 7 nm, les plus performants, est hollandaise ; c’est le géant ASML, avec une capitalisation boursière de 230 milliards d'euros,  28 000 salariés et 80% du marché mondial. L’Europe, s’est laissé dominer sur l’économie numérique par la puissance américaine, mais aussi chinoise. La réaction est de s’attaquer au marché numérique avec de grands textes structurants comme le RGPD, le DMA (Digital Markets Act ) et le DSA (Digital Services Act), mis en place en 2023. Pour la DMA, Il s’agit de contrôler les grandes plateformes numériques qualifiées de « contrôleurs d’accès ». Il s’agit de prévenir et sanctionner les actions de concurrence déloyale en évitant l’abus de position dominante et l’usage abusif des données personnelles. Le DSA limite la diffusion et la vente de contenus et produits illicites. Le Data Act définit les règles de propriété, d’accès et d’usage des données numériques et l’AI Act sur l’intelligence artificielle a pour rôle de stimuler l’usage et le développement de solutions d’intelligence artificielle en Europe en contrôlant les risques. Il s’agit de prendre l’offensive en finançant les infrastructures et les projets européens  d’AI pour exploiter pleinement et en confiance le potentiel rôle clef de la gestion des données et de l’IA dans la construction des transformations industrielles.

La compétitivité européenne est bien évidemment un enjeu majeur de souveraineté.  Elle s’exprime sur le plan de l’industrie de défense, mais toutes les activités clefs sont concernées : l’énergie et les énergies renouvelables, l’aéronautique et l’espace, les industries de la mobilité, terrestre et aérienne, les technologies spatiales, le numérique. Ce n’est pas un hasard si le plan chinois Made in China 2025 porte sur l’ensemble de ces secteurs. L’IRA vise également à accélérer le développement des industries décarbonées aux Etats-Unis.

La stratégie déployée par l’Europe et par Thierry Breton ne risque-t-elle pas de se heurter au mur de la réalité économique ? La Chine n’a-t-elle pas déjà gagné la bataille industrielle ?

L’histoire économique n’est pas un long fleuve tranquille et rien n’est définitivement acquis. Pour s’en convaincre, il faut lire l’ouvrage récent de Charles Serfaty, « L’histoire économique de la France », paru en janvier 2024 et qui éclaire vingt siècles d’histoire de France sous l’angle économique et notamment, depuis la fin de la seconde guerre mondiale son positionnement en Europe. Changer fait partie des pratiques des dirigeants politiques et c’est heureux.  D’ailleurs les élections européennes sont entraîner la mise en place d’une nouvelle commission en novembre 2024. S’il parait assez vraisemblable, au vu des forces politiques en présence, que ces élections ne provoquent pas de tsunami politique au niveau de la gouvernance européenne, la future commission, dirigée peut-être par sa présidente actuelle, qui est la candidate désignée par le PPE, ou par une personnalité de la même mouvance politique, on pense à Mario Draghi, ne devrait pas changer l’orientation générale de la politique de l’Union.

L’Europe ne peut pas négliger les secteurs à fort contenu technologique. Le changement de stratégie n’est pas le fruit d’une évolution raisonnée de la relation des pays de l’Union avec la logique de marché qui reste dans l’ADN de l’Europe. Elle est le fruit du pragmatisme et de l’urgence. L’Europe avec ses 450 millions d’habitants ne représente plus que 5,8 % de la population mondiale et doit faire face à des compétiteurs puissants qui peuvent s’appuyer sur des marchés intérieurs dynamiques comme l’Inde et la Chine, avec chacune 1,4 milliard d’habitants, sans négliger la nouvelle stratégie économique des Etats-Unis. La « mondialisation heureuse » a atteint ses limites et l’heure est venue de revenir sur une vision moins naïve de l’économie.

Les paramètres macro-économiques, technologiques et climatiques ne devraient pas changer pas non plus. C’est sur le plan géopolitique que l’on peut imaginer des changements significatifs. Mais l’axe qui est devenu majeur de « l’autonomie stratégique européenne » devrait rester un des pivots des objectifs des nouvelles instances européennes.  

Bien entendu ni la Chine, ni les Etats-Unis ne ralentiront leurs efforts industriels. Mais la bataille n’est jamais perdue et l’Union européenne a des atouts majeurs, son territoire diversifié, sa population formée, sa recherche, son système démocratique, son histoire culturelle et scientifique.

Quelles devraient être les solutions de l’UE les mieux adaptées pour lutter efficacement contre la concurrence déloyale chinoise et pour préserver l’industrie européenne ?

La question de base est bien de déterminer si la concurrence chinoise est déloyale ou non. Pour concurrencer efficacement l’offensive industrielle et technologique globale de la Chine, il faut en effet identifier les menaces et construire des parades efficaces. La grande faiblesse actuelle de la Chine est son mix énergétique carboné. Mais c’est aussi le pays qui investit le plus au monde sur l’énergie décarbonée. A court terme, on peut exploiter cette faiblesse en taxant le contenu carbone des exportations chinoises ; c’est l’objet du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières  expérimenté depuis 2023 sous forme de reporting obligatoire,  sur les produits fortement carbonés (acier, aluminium, ciment, engrais azotés, hydrogène). L’objectif est de l’appliquer également aux batteries automobiles.

 Avant tout, il faut bien considérer que la Chine a mis en place depuis son entrée dans l’Organisation Mondiale du Commerce  en 2001 une puissante machine de recherche scientifique, de développement industriel et d’exportation dans les secteurs technologiques et scientifiques. Elle parvient à des prix de revient industriels compétitifs parce qu’elle est organisée, ses équipements industriels sont récents, sa main d’œuvre est technique et bien formée. Certes l’État contribue au financement des filière stratégiques, mais l’initiative en Chine est largement partagée entre les secteurs publics, centraux et locaux,  et le secteur privé. Les salaires de les grandes villes sont pour les fonctions techniques proches du niveau européen  et les bas salaires sont augmentés de façon rapide.

Prenons l’exemple de l’automobile qui inquiète, à juste titre, l’Europe. Le Salon de l'automobile de Pékin qui ferme ses portes le 4 mai 2024, première édition depuis 2018, est une fête à la gloire de la domination mondiale de l'automobile chinoise. Dans un pays où l'industrie automobile n'existait pas, il y a quarante ans et qui a produit en 2023 27,7 millions de véhicules et en exporte déjà 5,4 millions dont 3,6 de véhicules à nouvelle énergie, ce salon qui présente 300 modèles électriques, dont 117 modèles nouveaux, démontre le savoir-faire acquis par l'industrie automobile chinoise.
La Chine n'a plus besoin de ses mentors occidentaux ou asiatiques pour produire elle-même les voitures affutées dont le marché intérieur est friand ; la technologie est reine dans un pays qui a une confiance absolue envers les technologies les plus futuristes. Volkswagen, Mercedes, BMW, Porsche, Lamborghini, Toyota font certes encore brillante figure avec leurs nouveaux modèles électriques, pour l'essentiel spécialement conçus pour le marché chinois. Mais ce sont les marques locales qui dominent désormais avec une avalanche de marques et de nouveaux modèles, masse dont cherchent à émerger des leaders à l'ambition mondiale, notamment BYD qui ne produit des voitures que depuis 2003, a multiplié par 5 sa production depuis 2014.

Au moment où, en Europe, semble vaciller la volonté de sortir du véhicule thermique en 2035, plus personne en Chine ne s'intéresse aux véhicules thermiques, seules comptent l'électrification et l'intelligence des véhicules. La Chine a méthodiquement planifié son offensive sur le marché automobile en s'engageant dans la maîtrise complète de la chaîne de valeur de production du véhicule électrique, de la mine au recyclage. Les résultats obtenus ne doivent rien au hasard, mais sont le fruit d'une planification entre les pouvoirs publics, les constructeurs privés et publics, en ayant utilisé depuis 1980 comme marche pied temporaire les joint-ventures avec les constructeurs occidentaux et asiatiques, ravis de l'aubaine de l'accès au mirifique marché chinois, sans comprendre que c'était le baiser de la mort. Renault, Mitsubishi, Stellantis, Suzuki ont quitté le marché chinois... Retournement de l'histoire, les équipementiers français (et européens) sont là. Valeo est la seule entreprise française à avoir un stand ! Dans le ferroviaire, l’aéronautique, le spatial, les machines-outils, les robots, la Chine a mis en place des stratégies identiques. Il n’y a que dans les processeurs que la Chine n’a pas (encore ?) atteint le niveau occidental et elle se voit interdire l’accès aux machines de gravure occidentales.

La Commission européenne a lancé en octobre 2023 une enquête sur les subventions apportées à l’Industrie automobile chinoise. Elle s’apprête à augmenter sévèrement les droits de douane, mais dans ces domaines le bénéfice immédiat peut être lourdement compromis par les mesures de rétorsion. 

Il ne faut pas non plus négliger la concurrence féroce de nos alliés américains ! Le premier trimestre 2024 s'est caractérisé aux États-Unis par une vague sans précédent d'investissements dans les technologies de l'information. C'est plus de 32 milliards de dollars que les acteurs de la Tech ont déclaré avoir investi dans les outils de l'intelligence artificielle, notamment les data centers. A ce rythme, en six mois, les États-Unis auront injecté sur le seul dossier de l'infrastructure numérique nécessaire à l'IA la totalité des moyens publics prévus pour le Plan France 2030 - 54 milliards sur 5 ans - pourtant reconnu comme très ambitieux. Rappel indispensable : la totalité du budget annuel de l'UE est de 168 milliards d'euros.

L'IA est le vecteur d'une course technologique entre Meta, Alphabet, Microsoft. Rien ne démontre aujourd'hui la rentabilité prochaine de ces investissements, porteurs d'une promesse de nouvelle révolution cognitive. Certes, nous savons que l'augmentation de la production de données justifie l'accroissement continu de la capacité des infrastructures. Or qui contrôle les infrastructures contrôle les flux !

Pour résister, il faut faire aussi bien, durablement, et mobiliser les talents européens dans tous els domaines. C’est une vraie culture offensive qu’il faut instiller dans les entreprises et dans les écoles et universités.

Se protéger par les taxes et la réglementation est aussi nécessaire, mais ne procure qu’une protection illusoire si le travail de fond de recherche, d’investissement et d’acculturation de la science et de la technique n’est pas fait.  L’Europe entre 1880 et 1914 a été un puissant creuset d’initiatives, d’innovations et de création collective qui a contribué à l’essor de notre continent, intelligence collective dramatiquement sacrifiée par « la guerre de trente ans », 1914-1945, qui a cassé la dynamique européenne.

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