Première Ligne
Les Covid longs du personnel soignant, le deuxième effet Kiss (pas) cool de la pandémie ?
Au contact des patients, la santé du personnel soignant est à regarder de près.
Au Royaume-Uni, la NHS alerte sur les Covid longs parmi les personnels de santé, des groupes Facebook de soignants atteints se forment. Atlantico : Observe-t-on le même phénomène en France ? La « première ligne » a-t-elle été beaucoup touchée ?
Collectif du côté de la Science : À notre connaissance, il n'y a pas d'enquête française sur les “covid longs”.
D’après les données de santé Publique france (https://www.
Les professionnels de santé libéraux n’exerçant pas en établissement public ou privé ne sont pas non plus recensés.
Pour les symptômes persistants, si on s'appuie sur les chiffres de l’office britannique of National Statistics (ONS) et ceux de l’étude en Suède, on pourrait évaluer à au moins 10 000 le nombre de professionnels présentant au moins un symptôme à plus de 2 mois (cf ci après)
Avec des personnels de santé atteints de Covid longs, parfois incapacitants, le Covid a-t-il préparé le terreau d’une crise durable dans les établissements de soin ?
L’étude de cohorte réalisée sur des personnels soignants hospitaliers en Suède (réf: Haverall et al. Symptoms and functional impairment assessed 8 months after mild COVID-19 among health care workers. JAMA April 2021) a montré que 26% de ceux qui avaient eu un COVID-19 léger (non hospitalisé) ont signalé au moins un symptôme modéré à sévère qui a duré plus de deux mois, contre 9% des participants sans COVID-19. Les symptômes sont variables mais les plus fréquents sont perte de goût et de l’odorat, fatigue et gêne respiratoire. Il n’est pas établi de fréquence d’arrêt de travail ou d’absentéisme.
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Cependant on peut penser que les professionnels de santé sont plus enclins à changer de poste au travail, voire à quitter leurs fonctions de soins, s’ils sont sujets à des symptômes invalidants et/ou récurrents, ce qui rendra plus cruel le manque de personnel.
Les Covid donnant lieux à des symptômes respiratoires ont été reconnus maladie professionnelle, faudrait-il que le Covid long le soit également ?
Contrairement à ce qu’Olivier Véran avait annoncé en avril 2020, la reconnaissance en maldie professionnelle n’a pas été automatique, et dans tous les cas ( "S'agissant des soignants, quels qu'ils soient, quel que soit leur lieu d'exercice, leur mode d'exercice, quelle que soit la discipline concernée, nous avons décidé une reconnaissance automatique comme maladie professionnelle.")
La reconnaissance en maladie professionnelle ne peut s’appliquer qu’en cas de contamination au Covid-19 dans le cadre du travail (il existe une présomption de contamination professionnelle) et si la contamination a entraîné une affection respiratoire grave avec recours à l’oxygénothérapie ou toute autre forme d’assistance respiratoire. Dans ce cas, la reconnaissance est automatique (décret du 14 septembre 2020, insertion de deux nouveaux tableaux de maladie professionnelle). Mais cette situation est loin d’être la forme la plus fréquente d’infection par le coronavirus, ce qui pose actuellement le problème de la sous évaluation et d’une sous reconnaissance. En effet, pour les affections non désignées dans les tableaux de maladies professionnelles n°60 et n°100 et non contractées dans les conditions de ces tableaux, l'instruction des demandes de reconnaissance est confiée à un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).
A ce jour, la reconnaissance nosologique professionnelle d’un “Covid Long” ou d’un “syndrome post covid” n’est pas effective. Il serait sans doute pertinent de l’envisager, notamment si l’infection au Sars-Cov-2, a pu être contractée lors de la première vague, dans des conditions de protection insuffisante. Cette reconnaissance devrait intégrer tous les soignants, quel que soit leur statut, salarié ou libéral, et ouvrir droit à la prise en charge complète des consultations, investigations et éventuels traitements, ainsi qu’à leur rémunération en cas d’arrêt de travail. Ce d’autant qu’on ne connaît actuellement pas les séquelles à long terme, ni la durée d’évolution.
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