La gauche, le retour du blasphème et l’aller simple pour la guerre civile<!-- --> | Atlantico.fr
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Un manifestant brandit un drapeau palestinien près de l'entrée d'un bâtiment de Sciences Po Paris, le 26 avril 2024
Un manifestant brandit un drapeau palestinien près de l'entrée d'un bâtiment de Sciences Po Paris, le 26 avril 2024
©JULIEN DE ROSA / AFP

La France soumise

Que ce soit à Sciences Po ou dans certaines mairies, la complaisance ou la peur vis à vis de l’islamisme font de plus en plus penser au scénario imaginé par Michel Houellebecq dans Soumission

Florence Bergeaud-Blackler

Florence Bergeaud-Blackler

Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche au CNRS dans le Groupe Sociétés, Religions, Laïcités. Paris Sciences et Lettres Université (PSL University).

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Karim Maloum

Karim Maloum

Karim Maloum est journaliste.

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Atlantico : Comment la critique de l'islam tend de plus en plus à être contestée politiquement comme juridiquement au sein de la société française, via l'exemple de Sciences-Po notamment ou du maire de Bourg-en-Bresse ? Ces faits témoignent-ils d'une complaisance ou d’une peur vis-à-vis de l'islamisme ?

Florence Bergeaud-Blackler : La mobilisation à Sciences Po et dans les universités s’inscrit dans le contexte des attaques du Hamas du 7 octobre 2023, dans la lignée de la mobilisation pro-palestinienne, voire pro-Hamas des réseaux fréristes qui ont su impliquer dans leur cause des mouvements de l'ultra gauche, aussi bien les Soulèvements de la Terre que des mouvements féministes radicaux, que des mouvements LGBTQIA+. Les mouvements de l'ultra gauche qui sont présents dans les universités, notamment dans les sciences sociales, sont aussi concernés. Ils ont trouvé là de quoi se rassembler, chacun dans sa spécialité, autour d'une nouvelle cause qui est donc la cause palestinienne qui elle même est travaillée, depuis deux ou trois décennies, par les indigénistes et les Frères musulmans. Les directeurs de Sciences Po et des universités ne savent pas répondre à cette crise car ils n'en comprennent pas la teneur. Ils ne savent pas à qui ils ont à faire. Dans les médias, de nombreux articles expliquent que ces mouvements sont des espèces de répliques de ce qu’il se passe aux États-Unis.

Personne ne se rend compte réellement que les forces qui constituent cette frange engagée du gauchisme, via ce mouvement de pure contestation, est travaillée par un projet qui est beaucoup plus consistant, beaucoup plus structuré et qui est le projet frériste. Il faut se rappeler que l'attaque et les massacres du 7 octobre sont l'expression djihadiste féroce et violente d'une branche des Frères musulmans en Palestine et qui a ses réseaux dans le monde entier. Il faut prendre conscience de la présence de ces réseaux fréristes qui sont structurés depuis très longtemps aussi dans les universités, aux États-Unis, en Europe et ailleurs. Les Frères musulmans ont toujours pénétré une société à partir des universités. Ces réseaux là sont très actifs et arrivent à capter l'attention des mouvements qui sont beaucoup plus fluides, beaucoup plus déstructurés, et le tout fait bloc. Les mouvements qui  manifestent dans les rues sont essentiellement les expressions gauchistes. Mais ces expressions ne sont pas autonomes.

Karim Maloum : La gauche, dans son histoire, a toujours défendu la laïcité, la séparation du politique de la vie publique et de la vie privée. La gauche s'est fondée sur les principes fondamentaux de la République et a toujours plébiscité la liberté de conscience et l'article un de la Constitution de la loi sur la laïcité. La gauche a toujours défendu cela. A l’origine, il n'y avait pas de complaisance de la gauche vis-à-vis des courants religieux. Mais dans les années 1980, la gauche s'est rendue compte que le monde du travail, les ouvriers et les agriculteurs lui échappaient. La gauche a décidé de se focaliser sur la défense des minorités et des immigrés qui sont devenus le nouveau prolétariat. La gauche a décidé de défendre ces personnes qui étaient exploitées et de lutter contre le racisme. 

Mais lorsque vous vous engagez à défendre les immigrés, les musulmans, les nouveaux arrivants, les migrants, vous acceptez aussi leurs mœurs et leur façon de vivre. Ce n'est pas pour rien que les personnalités de gauche aujourd'hui acceptent le principe et l'idée de l'islamophobie qui est une trahison de la laïcité. L’islamophobie sert avant tout aujourd’hui à interdire les critiques contre les pratiques religieuses. Un homme de gauche ne devrait pas se mêler de religion dans un pays laïque comme la France. Certaines figures de la gauche ont fini par accepter l'idéologie islamiste et la reprenne. Aujourd'hui, lorsque vous discutez avec des gauchistes, ils vous qualifient soit de raciste, soit d'islamophobe. Une bonne partie de ce que la gauche reprend est une atteinte à la laïcité et une atteinte à la liberté individuelle. 

La journaliste d’Arrêt sur Images, Nassira El Moaddem, a parlé d’un “pays de racistes dégénérés”. Ces propos sont indignes. Elle réagissait à la décision du président de la Ligue amateur de football qui a rappelé que le port de certains équipements, comme les casques et les collants, sont soumis à son autorisation. Cela doit permettre d’éviter le port du voile sur les terrains de sport. Tous les gauchistes se sont levés pour dénoncer le fait que la France soit un pays de racistes et de dégénérés. La gauche s'est spécialisée dans la défense de l'islamisme. 

Les membres de l'extrême gauche, une partie des socialistes, des écologistes et des insoumis, crient au racisme et à l'islamophobie à chaque fois que la République décide de limiter l'offensive de l'islamisme. La Ligue amateur de football a tenté de limiter l'offensive des islamistes dans le sport. Dans certaines fédérations, beaucoup de jeunes filles portent le voile pour faire du sport.

Comment la critique de l'islam tend à être de plus en plus contestée politiquement comme juridiquement en France ? Le terme "islamophobie" ne s’est-il pas imposé sous l’influence des islamistes ? Est ce qu'il y a une stratégie des islamistes derrière tout cela ?

Florence Bergeaud-Blackler : L'islamophobie et la lutte contre l'islamophobie a été pensée par les islamistes et notamment par l'Organisation de la coopération islamique dès les années 1960. Cela s'est exprimé de manière beaucoup plus claire dans les ouvrages des Frères musulmans européens et en particulier de Youssef Al-Qaradawi, qui est un de leurs mentors. Il y a une véritable stratégie qui consiste à accuser tous ceux qui rejettent les expressions fréristes de l'islam, c'est-à-dire la conception littéraliste, dogmatique, intégriste de l'islam qu'ils portent. Tous ceux qui contestent cette expression-là de l'islam sont qualifiés d'islamophobe. Si vous n'acceptez pas le voile à l'école, vous êtes islamophobe. Si vous n'acceptez pas la diffusion et la généralisation du halal, vous êtes islamophobe. Si vous critiquez, dans une société laïque, le fait que l'on puisse vouloir imposer une norme islamique dans l'espace public, vous êtes islamophobe.

Karim Maloum : J’ai grandi dans un pays musulman. J'ai fait toutes mes études jusqu'à l'université. J'ai été journaliste à Alger pendant la décennie noire. Je n'ai jamais entendu le mot islamophobie. Il n'existe pas dans toute la littérature politique et la littérature tout court. C'est en 1979 qu'il a fait son apparition et qu'il a été mis en pratique pour désigner les femmes iraniennes, fonctionnaires, qui voulaient refuser de porter le voile. Elles ont été qualifiées d'islamophobes par les islamistes. Cette expression est ensuite réapparue dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis suite à l'offensive des Occidentaux pour détruire Al-Qaïda et tous leurs satellites. Le mot islamophobie est ressorti pour désigner la haine des musulmans. Or, dans les faits, l’islamophobie est utilisée pour interdire les critiques vis-à-vis des pratiques rigoureuses de la religion. Le mot a beau être une invention des islamistes, ce vocabulaire est beaucoup utilisé aujourd'hui pour dénoncer le racisme. Mais le racisme, ce n'est pas cela. Le racisme désigne une discrimination envers des personnes ou un collectif en fonction de l'ethnie et de différents critères. La croyance ne concerne pas le racisme. 

Le mot islamophobie a été inventé par les islamistes pour exercer une pression et pour forcer à interdire les critiques envers les pratiques rigoristes. L’islamophobie est un danger mortel pour les personnes qui sont accusées d’être islamophobe. Cela revient à mettre une cible sur le dos de la personne.

Les dirigeants politiques et les élus locaux n’ont-ils pas une part de responsabilité ? Certains représentants politiques à gauche, comme Eric Piolle, n’ont-ils pas beaucoup parlé de l'islamophobie ? Ont-ils fait le jeu, en quelque sorte, des islamistes ? Ces responsables politiques, des militants ou certains intellectuels entretiennent-ils la victimisation des musulmans pour des raisons de stratégie politique et électorale ? 

Florence Bergeaud-Blackler : Effectivement, ils sont clientélistes. Ils entretiennent cette lutte contre l'islamophobie qui pourtant est très hostile à la laïcité et à la démocratie puisqu'elle remet en cause l'idée de démocratie dans la mesure où les islamistes veulent instaurer leur théocratie, le pouvoir au nom de Dieu et non pas au nom du peuple. Ces élus ne peuvent plus maintenant dire qu'ils ne savaient pas. Il y a suffisamment aujourd'hui d'ouvrages et de travaux sur les Frères musulmans et leur expression dans les sociétés européennes. Donc, s'ils continuent dans cette voie, en flattant l'électorat musulman qui est enserré par les islamistes, ils deviennent complices.

Karim Maloum : Ces personnalités et les islamistes brandissent le concept de la victimisation. Certaines personnes comme la journaliste d’Arrêt sur images accèdent à un certain statut au sein de la société via leur métier ou leurs fonctions et se permettent ensuite d’insulter les Français, de les traiter de racistes, de dégénérés. Une forme d'aristocratie est en train de se constituer avec un discours victimaire. Cette aristocratie considère qu’elle n'a pas de devoirs. Un aristocrate n'a aucun devoir. 

Ces cadres politiques, ces militants, ces journalistes, ces écrivains, ces intellectuels sont des petits bourgeois. Ce ne sont pas de réelles victimes. Ils veulent avoir ce statut de victime car il leur permet d'accéder à une forme d'aristocratie. Ils s’arrogent le droit de critiquer la France, d'insulter tous les Français. Alors que la pression judiciaire s’accentue de la part des élus sous l’influence de la pression islamiste, la Justice devrait surtout s'occuper de ce discours victimaire. La Justice devrait sanctionner ce discours insultant envers la France.

Ces personnes détestent la France, n’aiment pas les principes de la République, l'égalité, la fraternité, la liberté, la laïcité.

Ces gauchistes, qui ont un discours victimaire, considèrent que les Français sont racistes. Ils s'opposent au principe d'égalité. Depuis quand la liberté, l'égalité entre les hommes et les femmes, relève du racisme? Depuis quand? Sauf sur les victimaires racistes, eux, ce sont des racistes et s'attaquent. En défendant le port du voile ou des tenues religieuses, ces militants ou ces hommes politiques à gauche justifient l'infériorisation des femmes. Le sexisme est de même nature que le racisme.

Ces représentants politiques ou ces militants n'ont rien à voir avec les valeurs de gauche. La République est basée sur la laïcité, l'égalité, la justice et la liberté. Tout le monde a travaillé dans cette direction. Or, ces personnalités, influencées par la pression islamiste, deviennent des ennemis des valeurs de la République et finissent par s'attaquer aux libertés des femmes. Or, lorsque l’on s'attaque aux femmes comme le font les islamistes, on s'attaque à la société toute entière.

Lors de la demi-finale de la Coupe du monde de football féminin entre la France et le Maroc,   une joueuse marocaine était voilée. Le fait que la Fédération de football féminin et la FIFA aient accepté cela est une honte. Cette image, à travers les caméras du monde entier, a symbolisé la victoire des islamistes. Les fondamentalistes veulent individualiser le corps des femmes. Ils veulent s'attaquer au sport et montrer que la femme doit être voilée.

Les gauchistes et les trotskistes qui crient à l'islamophobie sont les ennemis de l'égalité et sont des misogynes et des sexistes à travers leurs positions sur le voile. C'est pour cela qu'il faut les combattre intellectuellement et c'est pour cela qu'ils ont quitté la gauche. 

Dans quelle mesure, aussi bien politiquement que juridiquement, les islamistes, les militants et certaines personnalités politiques de gauche essayent-ils de faire taire certaines personnes en les asphyxiant financièrement ou en les poursuivant en Justice ? Une députée Renaissance s'en est pris aux apostats et le maire de Bourg-en-Bresse a décidé de porter plainte contre une affiche qui critiquait certaines sourates guerrières du Coran.

Karim Maloum : Nous sommes libres de critiquer une religion à travers nos idées et nos opinions en France. De quel droit un maire mène une action en justice ? Sur quel article de loi se base-t-il ? De quel droit un maire interdit la liberté d’expression et attaque un citoyen pour des questions religieuses ? Les élus exercent ces pressions et mènent ces actions en justice dans le cadre du communautarisme et par clientélisme électoral.

La France a aboli le délit de blasphème au XVIIIᵉ siècle. Nous avons le droit de blasphémer et de critiquer toutes les religions. C’est un droit français. Nous n'avons pas le droit de nous attaquer à des croyants.

N’y a-t-il pas une forme de responsabilité et d’exemplarité à avoir chez les élus, les responsables politiques ou les figures publiques sur ces enjeux ? Certains propos d'Eric Piolle sur l’islamophobie ou la déclaration de la journaliste Nassira El Moaddem, qui a évoqué un “pays de racistes dégénérés”, participent-ils à ce climat délétère sur les enjeux du blasphème ou de la soumission face à l’islamisme ?

Florence Bergeaud-Blackler : Le cas d’Eric Piolle et de Nassira El Moaddem ne sont pas similaires. Les propos de la journaliste relèvent plutôt d'un climat d'hostilité nourri par les mouvements indigénistes et décoloniaux qui font partie de la sphère woke. L'islamisme se sert du gauchisme pour appuyer là où ça fait mal dans la société, pour déstructurer, pour ramollir les cerveaux de nos jeunes qui ne réfléchissent plus véritablement puisqu'ils voient tout en termes de haine, pour le droit à la liberté d'expression et pour la défense des victimes, puisque pour eux, s'exprimer correspond simplement à défendre des victimes. Ils estiment avoir le droit de tout dire du moment qu'ils défendent par exemple les victimes de Gaza. Donc ces militants, ces jeunes et certains responsables politiques se dispensent d'une connaissance pointue du problème. Du moment qu'ils sont dans l'émotion, la société devrait donner droit à leur émotion victimaire.

Karim Maloum : Ces responsables politiques sont à la recherche de voix pour se faire élire. Ils caressent dans le sens du poil le communautarisme qui est le contraire de l'esprit républicain. En France, il n'y a qu’une seule communauté, la communauté nationale. Les citoyens sont des français, quelle que soit leur religion. Des maires, des hommes politiques, ou des députés développent un discours communautariste dans l’espoir, misérable, de gagner quelques voix.

Les paroles de certains leaders de gauche ou d'extrême gauche, qui flirtent avec certaines thèses radicales ou qui soutiennent des mesures plébiscitées par les islamistes, ne participent-elles pas à une judiciarisation du débat avec la menace de recours judiciaires et de plainte ? Le cas du maire de Bourg en Bresse vient de l’illustrer également. Il va porter plainte après l’apparition d’affiches dans sa commune critiquant des sourates guerrières. Est ce qu'il n'y a pas un retour du blasphème et une judiciarisation poussée à l’extrême dans le cas des critiques vis-à-vis de l'islam radical ?

Florence Bergeaud-Blackler : Cette question est délicate. Les affiches à Bourg-en-Bresse sont problématiques et sont de nature à exciter les mauvais instincts et les basses passions. Les interdire pour éviter des troubles à l'ordre public ne me paraît pas illégitime. Ces affiches reprennent des citations du Coran décontextualisées. Les créateurs de l’affiche n'ont pas choisi n'importe quelles sourates. Il aurait été possible d’en choisir d'autres qui sont beaucoup moins belliqueuses. Ces affiches sont de nature à troubler l'ordre public. Il me paraît normal de les décrocher.

Est-ce que les islamistes profitent des arcanes de la Justice ou des recours pour justement agir contre les critiques de l'islam radical et contre les décisions qui iraient à l’encontre de leur agenda ? Les islamistes se servent-ils de certains dirigeants de l'extrême gauche comme des porte-voix ?

Florence Bergeaud-Blackler : Les islamistes se cachent derrière les wokistes de Sciences Po. Ils utilisent aussi la gauche sur laquelle ils font pression en brandissant des accusations de racisme. Des pressions sont exercées par l'ultra gauche et les islamistes sur la gauche. Les islamistes diffusent le message suivant. Si vous allez à l’encontre de nos idées, si vous n’êtes pas assez complaisant avec nous, nous vous sanctionnerons dans les urnes.

En quoi ce contexte et cette pression et l'influence islamiste dans les différents cas évoqués et au quotidien en France ressemblent-ils à un scénario digne de Michel Houellebecq dans “Soumission”, notamment au niveau des universités et des dirigeants politiques ? 

Florence Bergeaud-Blackler : Je ne veux pas trop comparer la réalité avec l'œuvre de Michel Houellebecq. Il faudrait voir au cas par cas. Cela serait un peu trop généralisé. En revanche, j’appartiens à ce milieu universitaire. Les gens ont peur et sont lâches. Ils sont rendus muets par la peur qu'ils ont des représailles et face au risque d'entraver leur carrière. Il y a donc des complicités, de la peur et du carriérisme à travers cette soumission face aux islamistes. 

Karim Maloum : Malheureusement, cela s’explique par la lâcheté. Les intellectuels français et occidentaux se sont battus comme des lions contre le totalitarisme soviétique. Il y a eu des centaines de milliers de livres, des meetings, des conférences jusqu'au moment où tout le monde était “vacciné” et avait enfin compris que le communisme et le soviétisme étaient un danger pour la démocratie. Aujourd'hui, face à l'islamisme, il n’y a que de la lâcheté. Il n'y a plus beaucoup d'intellectuels, il n'y a presque plus de livres qui se dressent contre l’islamisme. 

La faiblesse de la République et des intellectuels fait la force des islamistes. Eric Piolle et d'autres dirigeants politiques ou militants considèrent que les islamistes sont forts et qu’ils sont nombreux. Ils estiment donc qu’en s'alliant avec eux, cela leur permettrait d'avoir des voix. Ce sont des marchands de tapis.

Ils reprennent le vocabulaire et les concepts des islamistes comme l'islamophobie et le racisme. Ils expliquent que les musulmans sont des victimes et que les autres Français sont tous des racistes et qu’ils appartiennent tous à l'extrême droite. Cela revient à faire du clientélisme, rien d'autre.

Cette forme de soumission de la part des hommes politiques, des militants vis-à-vis de l’islamisme ne conduit-elle pas à plus de pression et de censure au sein de la société ? Ces attaques de la gauche sur le blasphème et sur l'islamisme ont-elles franchi un cap en France et y a-t-il un réel danger de perturbation de la société française comme jamais auparavant ?

Karim Maloum :Ces personnalités politiques, qui jouent avec le feu comme Eric Piolle ou Jean-Luc Mélenchon, exploitent la peur et le racisme en stigmatisant l’extrême droite et en précisant que le réel danger se situe dans cette catégorie de l’échiquier politique.

Ces responsables contribuent à développer un discours qui est très dangereux car ils sont passés de la renonciation à la trahison, à l'antisémitisme et au clientélisme, de la bêtise à la cupidité électorale. Leur stratégie et leur attitude symbolisent une forme de cupidité électorale et de course aux voix. 

Si ces personnes sont toutes en train de se ranger derrière le Hamas, derrière les mollahs, derrière les islamistes comme un seul homme, le but de cette stratégie concerne l’enjeu électoral. Ils cherchent à obtenir le plus de voix possibles en vue des futures échéances électorales.

Si vous enlevez Gaza à La France insoumise, il ne lui reste plus rien. Même chose pour Eric Piolle, si vous lui enlevez les femmes en burkini dans les piscines et l'islamophobie, il ne lui reste plus rien à défendre car ils n'ont plus d'idées, ils sont perdus. 

Cette gauche radicale a quitté la République et a tourné le dos à ses valeurs et aux spécificités de la France juste pour avoir quelques voix et pour se faire élire.

L'extrême gauche considère que le Hamas est un mouvement de résistance alors qu’il s’agit d’un mouvement terroriste. Ils affirment qu'une démocratie comme Israël est une théocratie. Ces représentants politiques ont quitté la République et la France pour une poignée de voix. Ils sont prêts à tout. Ils se sont alliés avec tous ceux qui veulent détruire la République et ceux qui veulent s'opposer à l'histoire de France. Ils se rendront compte rapidement qu'ils deviendront marginaux et que l'islamophobie est une invention des islamistes.

Cette gauche a quitté son couloir qui était la défense des valeurs d'humanité, des valeurs du vivre ensemble, des valeurs de fraternité, des valeurs de liberté.

Les gauchistes comme Mélenchon et Eric Piolle souhaitent capter des voix. Ils ont vendu leur âme au diable. Ces gens appartiennent au passé.

Y aurait-il des garde-fous au sein de la société pour revenir à une forme d’équilibre via la défense des institutions et de la laïcité face à l’entrisme islamiste ? Cela permettrait-il de dissiper l’idéologie qui est à l'œuvre ?

Florence Bergeaud-Blackler : La laïcité est malheureusement très insuffisante. La laïcité ne suffit pas face à des attaques politiques. Les Frères musulmans sont des théocrates. Ils se servent de l'ultra gauche pour faire avancer leur cause qu'ils ne peuvent pas avouer. L'ultra gauche défend une société où les femmes peuvent être des hommes et où les hommes peuvent être des femmes, où on ne mangerait plus de viande. Mais la cause frériste est inavouable car elle repose sur l'antisémitisme, sur l'anti-sionisme qui en réalité un antisémitisme, et sur un projet théocratique. Cette cause ne peut pas être révélée au grand public. Cela doit rester caché. Donc pour avancer, il leur faut des alliés utiles pour faire le travail de déblayage et de déconstruction des structures sociales.

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