Gabriel Attal tente de remettre l’autorité au cœur de la République : trop peu, trop tard ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Gabriel Attal lors de son discours du 18 avril prononcé lors de son déplacement à Viry-Châtillon.
Gabriel Attal lors de son discours du 18 avril prononcé lors de son déplacement à Viry-Châtillon.
©BERTRAND GUAY / AFP

Lutte contre la violence

Après le meurtre de Shamseddine à Viry-Châtillon, battu à mort à l’âge de 15 ans par des adolescents, le Premier ministre a annoncé une série de mesures pour lutter contre la violence à l’école et pour restaurer l’autorité.

Jean Doridot

Jean Doridot

Le Dr Jean Doridot  est psychologue, spécialiste des addictions.

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Paul-François Paoli

Paul-François Paoli

Paul-François Paoli est l'auteur de nombreux essais, dont Malaise de l'Occident : vers une révolution conservatrice ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Pour en finir avec l'idéologie antiraciste (2012) et Quand la gauche agonise (2016). En 2023, il a publié Une histoire de la Corse française (Tallandier). 

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Maurice Signolet

Maurice Signolet

Maurice Signolet est un ancien commissaire divisionnaire. Il a notamment exercé à Aulnay-sous-Bois.

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Atlantico : Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé un certain nombre de solutions pour enrayer la violence chez les jeunes ce jeudi lors d’un déplacement à Viry-Châtillon, où un adolescent de 15 ans est mort après avoir été passé à tabac. Selon Gabriel Attal « nous avons besoin d’« un sursaut d’autorité » et « aujourd’hui, la République contre-attaque » pour « prendre le mal à sa racine ». Politiquement, ces mesures seront-elles suffisantes pour restaurer l’autorité et limiter les violences au sein de la société et à l’école ? N’est-ce pas trop peu ou trop tard ? 

Paul-François Paoli : Le discours de Gabriel Attal sur le retour de l'autorité est un leitmotiv usé jusqu'à la corde ! Cela fait des décennies que l'on parle de retour à l'autorité. Manuel Valls arborait aussi cette posture. Sauf que l'autorité ne peut s'instaurer avec des incantations. Le premier fondement de l'autorité est le respect des institutions. La famille mais aussi l'école. L'éducation nationale subit aujourd'hui les conséquences d'une idéologie délétère, celle de la déconstruction des hiérarchies qu'elle a elle-même contribué à diffuser depuis les années 70. Les grands penseurs de la déconstruction, depuis Pierre Bourdieu à Michel Foucault, qui furent les icônes de la gauche culturelle ces 50 dernières années, ont contribué à désacraliser la transmission du savoir et l'autorité du professeur. Des intellectuels de premier plan comme Marcel Gauchet, Jacques Julliard ou Alain Finkielkraut ont à peu près tout dit sur cette question. Quel est aujourd'hui le prestige d'un enseignant dans ces quartiers de Marseille ou d'ailleurs où un petit vendeur de drogue peut se pavaner avec plusieurs centaines d'euros en poche? Par ailleurs, il est devenu incontestable que l'insécurité est liée grande partie à une violence générée par des jeunes d'ascendance étrangère et extra européenne, en particulier africaine. Les voyous qui ont commis le meurtre de l'adolescent à Viry Chatillon sont des jeunes comoriens d'immigration récente. L'immigration de masse que ce pays subit est un des principaux terreaux de l'insécurité ambiante.  Quand Macron et Attal prétendent attaquer "la violence à la racine" tout en continuant d'affirmer que l'immigration est une chance pour la France, de qui se moquent-ils au juste ? 

Maurice Signolet : Le Premier Ministre s’exprime comme le font tous les hommes politiques depuis quelques décennies, en utilisant la volatilité rhétorique, fut-elle empreinte de sentences grandiloquentes, pour masquer l’incapacité fonctionnelle dont ils se sont parés au fil de leurs renoncements successifs. Le Politique, dans son plus large spectre, a abandonné de longue date le destin d’un peuple, pour privilégier la simple gestion d’une population et d’un espace. La consubstantialité évolutionniste qui imposait une stricte parité entre le domestique et l’éthéré, entre le matériel et l’existentiel, s’est délitée pour laisser la place à un chaos sociétal sans précédent hormis peut-être l’ère néandertalienne avant l’arrivée d’homo sapiens...Nous découvrons avec ahurissement la violence, « l’ensauvagement », le mal, la barbarie. Pire, l’innocence infantile, les émotions pubères et les troubles affectifs adolescents ont disparu au profit de hordes incontrôlées agissant par instinct, le discernement de l’autre s’effaçant dans une réification justificative.Trop peu, trop tard, sont des euphémismes ! Il s’agit aujourd’hui d’enjeux civilisationnels dont je crains fort qu’un Premier Ministre, malgré « la fraîcheur » aussi bien de sa nomination que de son parcours de vie, ne puisse en prendre la mesure ! L’issue sera civilisationnelle ou ne sera pas. Elle nécessitera un ordonnancement renouvelé ou « ressuscité » en s’inspirant de ce que Platon faisait dire à Socrate dans son ouvrage « le Ménon » : « apprendre, c’est se ressouvenir de ce que l’on a oublié ».

Jean Doridot : Il est impossible de prévoir ce qui se passera à l’avenir - la psychologie n’est pas un exercice de prophétie, mais analyse les faits, en se basant sur les connaissances expérimentales acquises par les chercheurs.  La proposition du premier ministre, de « restaurer l’autorité », va dans le bon sens. 

La psychologie moderne, ainsi que les sciences de l’éducation, rappellent à quel point l’absence d’autorité est anxiogène pour un enfant. Elle peut engendrer des troubles graves du comportement. 

Pour autant, la question de la mise en œuvre opérationnelle est essentielle. Si l’ambition d’autorité restaurée bascule dans l’autoritarisme, les conséquences peuvent être plus problématiques encore que les maux initiaux. Sur ce sujet, les travaux de Rokeach sont assez éloquents. 

Le fait de proposer des solutions via l’internat "pour couper un jeune de ses mauvaises fréquentations" ou le fait de responsabiliser et de sanctionner les parents démissionnaires pourraient-ils faire bouger les lignes, permettre de renforcer l’autorité et de limiter la violence chez les adolescents ?

Paul-François Paoli : Il y a longtemps que l'on aurait dû sanctionner les parents de délinquants en conditionnant les aides sociales à la réinsertion de leurs enfants. Nous sommes un pays malade de ses principes humanitaires. On ne peut à la fois transformer Robert Badinter en icône de la nation et lutter efficacement contre la délinquance violente. L'idéologie de Badinter et son absolutisation de l'Etat de droit ont engendré un affaiblissement du pouvoir régalien.  La France est un pays schizophrène. Nous avons absolutisé le pouvoir des juges et nous pleurnichons sur les conséquences de cette absolutisation. "Dieu rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes" disait Bossuet. Il faut en finir avec l'idée que le délinquant est, par définition, un cas social. Il faut en finir avec une vision de l'homme irénique qui remonte à Rousseau et à Victor Hugo. Non l'homme n'est pas bon de nature et ce n'est pas la société qui le corrompt. Le délinquant est aussi un individu cupide et auto centré qui n'accepte pas les interdits et les normes sociales. La violence pulsionnelle qui s'exprime chez les jeunes est liée au caractère insupportable de la frustration. Quant à la sous-culture des réseaux sociaux, elle exacerbe cette intolérance à la frustration dans une société gagnée par une forme de narcissisme de masse, comme l'a mis en évidence Jérôme Fourquet. 

Jean Doridot : Le meilleur prédicateur comportemental, c’est le contexte dans lequel se trouve un individu. Vous n’agissez pas de la même façon au travail, en famille, ou dans les tribunes d’un stade de football. 

Dans ce sens, l’idée de soustraire un adolescent au comportement problématique, à son milieu d’origine, semble assez judicieuse. 

Toutefois, là encore, la question essentielle réside dans la forme que prendra la mise en œuvre. 

Il existe déjà en France énormément de CER (Centres éducatifs renforcés) et CEF (Centres éducatifs fermés), gérés par la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse). Ces lieux sont destinés aux enfants et adolescents au comportement gravement disfonctionnant. 

Jusqu’à maintenant, les résultats obtenus, du point de vue éducatif, sont assez médiocres. L’année dernière encore, dans les Vosges, le meurtrier présumé de la petite Rose, 5 ans, sortait à peine d’un de ces centres. L’équipe chargée de son suivi était unanime pour dire qu’il ne poserait plus de problèmes à l’avenir. 

Ce qui est vrai pour les adultes l’est d’autant plus pour les enfants et les adolescents. Se poser la question d’une éventuelle efficacité d’internats destinés aux enfants à comportements problématiques et / ou violents, c’est regarder d’abord ce qui se passe avec la prison, pour les adultes délinquants. 

Si son caractère punitif semble bien établi, sa dimension éducative et sociale semble, à tout le moins, perfectible, dans la mesure où elle apparaît aujourd’hui encore, dans de nombreux cas, tout simplement inexistante. 

Le problème que soulève l’intervention de notre premier ministre est assez typique de ce qui se passe, de façon générale, avec les responsables politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche.

La théorie est irréfutable. Mais elle ne prend pas en compte la dimension opérationnelle de ce qui est annoncé. Car sur l’éducation, comme sur le reste, c’est le savoir faire qui fait toute la différence. 

Or la France, et notamment son école, n’a pas, jusqu’à présent, fait la preuve d’un grand savoir-faire en termes éducatifs et pédagogiques. 

Toutes les études montrent que le meilleur prédicteur du succès scolaire d'un enfant, c’est le niveau de ses parents. C’est cette fameuse formule, hélas tellement vraie, que l’école demeure une formidable machine à reproduire les inégalités sociales. 

La récente polémique à propos de l’ancienne ministre de l’éducation en est un exemple parmi d’autres. 

Aussi, l’idée d’offrir une chance de se reconstruire à un adolescent qui était jusqu’ici livré à lui-même, en lui réservant une place dans un internat où il sera encadré par du personnel compétent, tout cela avec l’argent de la collectivité, est très louable. Reste à voir, à l’avenir, quelle forme cela prendra concrètement. 

Parmi les mesures positives et encourageantes, la comparution immédiate n’existant pas pour les mineurs, Gabriel Attal propose l’équivalent, une composition pénale pour les 13 – 16 ans qui reconnaissent les faits et réfléchit pour les 16 – 18 ans à une comparution immédiate et à une « atténuation de l’excuse de minorité ». Cette évolution sur le plan judiciaire pourrait-elle porter ses fruits, permettre de restaurer l’autorité et de faire reculer la violence chez les jeunes ? Faut-il transformer l’arsenal pénal en profondeur ?

Paul-François Paoli : On ne peut évidemment qu'approuver ces mesures, même si elles sont tardives. Mais la "décivilisation" en cours a des causes profondes, notamment un délitement de ce qu'un psychanalyste comme Jacques Lacan, disparu voici plus de 40 ans,  appelait "l'ordre symbolique". "L'ordre symbolique" est ce qui permet de générer du respect et de créer du commun. C'est une autorité non violente qui en impose. Le respect dû à un magistrat, à un gendarme, à un enseignant de valeur ou à un grand scientifique participe de cet ordre sans lequel la barbarie s'instaure. Nous devons réfléchir sur l'affaiblissement des processus de sublimation dont parlait Freud dans son  grand livre "Malaise dans la Culture", paru peu avant la seconde guerre mondiale. La sublimation est ce processus psychique qui nous permet de catalyser et de dépasser nos frustrations sociales et sexuelles en devenant plus créatif et moins  haineux. Dans un monde comme le nôtre où il faut absolument être visible pour exister aux yeux des autres, cet ordre est très affaibli. Un joueur de football multi milliardaire ou un champion de MMA qui gagne 150.000 euros pour se battre quelques minutes dans une cage est forcément plus envié qu'un obscur fonctionnaire par ces jeunes semi analphabètes pour qui les livres sont devenus des pensums et les profs des rabat joie. Pourquoi voulez-vous, après cela, qu'ils respectent les flics de leur quartier ?

Maurice Signolet : Avant de vous répondre de façon technique, permettez-moi une réflexion en lien avec mes propos précédents. Il est malgré tout désespérant pour une société, dite avancée, d’être obligé de « frapper », de « punir » ses enfants alors que justement cette société avancée devrait leur assurer leur épanouissement . C’est là le signe le plus pathétique d’une société en déshérence. A l’Histoire d’en juger ! 

Bien sur tout ce qui permettra une prise en charge pénale quasi immédiate, non différée comme c’est le cas actuellement, augurera une appréhension punitive mieux corrélée par le mineur mis en cause. De même, l’atténuation de l’excuse de minorité, dans sa dimension d’exemplarité dissuasive, pourra apporter une diminution des passages à l’acte. Ces mesures à l’évidence vont dans le bon sens…. de l’efficience procédurale ! Pour autant, en aval, les juges pour enfants, les éducateurs, les encadrants des centres éducatifs fermés, disposeront-ils des moyens nécessaires pour répondre à cet afflux répressif ? Le Premier Ministre ne s’est pas prononcé sur ce qui est pourtant l’essentiel, la prise en charge de ces mineurs délinquants. L’ordonnance de 45, par définition, privilégiait la prise en charge du mineur dans sa quasi exclusive dimension éducative. Le Premier Ministre ne s’est aucunement prononcé sur l’orientation que ces nouvelles dispositions suggéreraient.

Quels devraient être les axes prioritaires de Gabriel Attal pour remettre l’autorité au cœur de la République et pour lutter efficacement contre le fléau de la violence chez les jeunes mais qui n’ont pas été évoqués dans le plan de mesures dévoilé jeudi ?

Maurice Signolet : L’autoritarisme n’est pas toujours la voie tracée de l’autorité, toutcomme l’amalgame de textes ne crée pas une œuvre littéraire ! Sil’onveutredonnerunsensàl’autorité,il faudra revenir sur desdécennies de dérives procédurales et pénales qui ont conduit à undélitement total de la notion de faute, de son expiation, del’exemplarité de la peine, et de la nécessaire obligation de misehors d’état de nuire de prédateurs. La délinquance des mineursn’estqu’uncurseurd’appréciationprémonitoired’unesituationenpermanentedégradation depuislafin desannées80.

Jean Doridot : La soumission à l’autorité est un trait majeur du comportement humain. Cela a été démontré à de nombreuses reprises, dès les années 1960 avec les travaux du psychologue Stanley Milgram. 

L’Homo Sapiens est un mammifère social, et un mammifère social ORGANISÉ. Cela signifie que nous avons besoin de vivre en collectivité, et que cette collectivité est, naturellement, organisée. 

A l’instar de nos cousins les grands singes, l’orque vous mettez des individus homo sapiens ensemble, ils s’organisent. 

Des rôles apparaissent, et très vite, chacun se soumet à l’autorité du groupe, incarné, selon les types de sociétés, par un chef ou un collège de hauts responsables. 

Aussi, l’obéissance à l’autorité semble quasiment inscrite dans nos gènes. La psychologie de l’évolution explique même que c’est grâce à elle que notre espèce a survécu. A l’époque de « l’homme des cavernes », impossible de survivre, dans une nature tellement hostile, sans une obéissance sans faille à l’autorité - pour l’intérêt supérieur du groupe.

Toutes les recherches sur le sujet confirment ce caractère, quasi inné, de l’obéissance. Cette dimension innée est accentuée, ensuite, par l’éducation. Chacun, quelle que soit son histoire, à appris à obéir. Notamment dans le cadre de l’école. « La récréation, c’est seulement après que la cloche ait sonné. Après, il faut retourner en classe. » « Quand un professeur te demande de faire un exercice, tu dois le faire - c’est la règle. » « Lorsqu’il y a une file d’attente, tu dois attendre ton tour - ça aussi, c’est la règle. ». Tout le monde a entendu, durant son enfance, ce genre de propos. 

Or, depuis quelque temps, les refus d’obtempérer se multiplient. Des policiers demandent à un véhicule de s’arrêter, et le conducteur ne s’arrête pas - avec, parfois, des conséquences tragiques. 

Les explications de ces refus sont certainement multifactorielles. Ce serait une erreur que de croire que seule l’école en est responsable. Certes, une génération d’enseignants, dans la foulée de mai 68, a valorisé, parfois à outrance, la désobéissance - reprenant à son compte le fameux slogan « il est interdit d’interdire ». Néanmoins, d’autres creusets éducatifs sont à explorer, à commencer par la famille. Il est fréquent de voir des parents dépassés, qui finissent par démissionner du rôle qui leur échoit naturellement, mécaniquement. Notre premier ministre propose une piste répressive - en plus de savoir si cela est juste ou injuste, la question de l’efficacité se pose à nouveau - seul l’avenir le dira. 

Enfin, il y a la question du groupe. En psychologie, il est d’usage de parler de groupe social de référence. Encore une fois, l’homo sapiens est un mammifère social organisé. Dès que des individus sont ensemble, ils se regroupent et s’organisent. Et dans tout groupe, il y a des sous groupes, c’est naturel. Dans une famille traditionnelle, les enfants obéissent aux parents. Mais dans la fratrie, il y a aussi une organisation - avec un chef ou une cheffe, et des rôles, explicites ou tacites, attribués à chaque frère et sœur.

Les problèmes émergent lorsqu’un groupe refuse d’obéir à l’autorité du groupe qui le contient. Nos ancêtres ont connu ça, à l’époque où le Duc de ceci refusait de prêter allégeance au Roi de cela - car l’un refusait de prêter la moindre légitimité à l’autre. 

Cette question de la légitimité est sans doute l’impensé du discours de notre premier ministre. Sans doute parce que, dans une société comme la nôtre, cette légitimité va de soi. Mais il semble pourtant que cette légitimité, chez certains de nos jeunes, ne soit pas évidente. Peut-être même que, pour certains, il est évident que l’autorité d’un professeur, d’un agent de police, ou même d’un père ou d’une mère, est illégitime.

Ce problème n’est pas nouveau. Chaque génération y est plus ou moins confrontée. Et il est rare, hélas, que ces confrontations se fassent sans violence - réelle ou symbolique. C’est ce que rappelle, en substance, la parole ministérielle. 

Paul-François Paoli : La politique n'est pas en mesure d'affronter le défi du nihilisme ambiant.  Il nous faudrait pouvoir changer d'échelle de valeurs et retrouver les fondements de notre civilisation et avec elle des formes de verticalité. C'est la verticalité qui impose le respect. L'Eglise catholique et l'école républicaine, aujourd'hui très affaiblies ne font plus le poids, ce pourquoi aussi l'islam gagne du terrain en proposant des normes et des interdits. Plus de la moitié des jeunes de culture musulmane ont plus de respect pour la Charia que pour ces "valeurs républicaines" dont se gargarisent les politiques, Rassemblement national compris. Il nous faudrait avoir la force de nous ressourcer dans notre passé et dans notre histoire et réapprendre à aimer notre langue. Nous sommes, en tant que Français et Européens, les héritiers d'une culture grandiose que nous avons contribué à déconstruire sur l'autel de la repentance. Le grand débat qui s'annonce sera civilisationnel et il sera porté par des conservateurs éclairés et intelligents, je pense notamment à François-Xavier Bellamy, à Marion Maréchal ou à une femme de courage comme Malika Sorel, car la gauche y a renoncé depuis longtemps. 

Paul-François Paoli est l'auteur de "Race, sexe, identité la France en procès, réflexion sur une décivilisation".

Parution le 7 mai chez Jean-Cyrille Godefroy.

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