Bernard Pivot à Stockholm pour le Nobel de Modiano : « Nous sommes champions du monde de littérature »<!-- --> | Atlantico.fr
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Bernard Pivot John MACDOUGALL / AFP
Bernard Pivot John MACDOUGALL / AFP
©John MACDOUGALL / AFP

Atlantico Litterati

Alors que les obsèques de Bernard Pivot- mort à Neuilly le 6 mai 2024- vont avoir lieu dans les jours qui viennent à Quincié-en-Beaujolais- où cet homme d’exception rejoindra les siens dans le caveau familial-, la France entière pleure sa disparition. En mémoire de ce Prince mythique de la France des Lettres et des Arts- Atlantico a choisi de publier les propos de Bernard Pivot concernant le Nobel de Patrick Modiano.

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est journaliste-écrivain et critique littéraire. Elle a publié onze romans et obtenu entre autres le Prix du Premier Roman et le prix Alfred Née de l’académie française (voir Google). Elle fonda et dirigea vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels Playboy-France, Pariscope et « F Magazine, » - mensuel féministe (racheté au groupe Servan-Schreiber par Daniel Filipacchi) qu’Annick Geille baptisa « Femme » et reformula, aux côtés de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos d'écrivains. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, AG dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », tout en rédigeant chaque mois pendant dix ans une chronique litt. pour le mensuel "Service Littéraire". Annick Geille remet depuis sept ans à Atlantico une chronique vouée à la littérature et à ceux qui la font : « Atlantico-Litterati ».

Voir la bio »

Personnage- clef du paysage littéraire français,  écrvain-journaliste, fondateur et animateur d’«Apostrophes» et de « Bouillon de culture, Bernard Pivot », préside aux destinées de l’académie Goncourt.A Stockholm, il commente l’onde de choc créée par la remise du Nobel de littérature à Patrick Modiano.
Réalisation Annick GEILLE

(Annick Geille est une femme de lettres et journaliste française,  chroniqeuse littéraire pour Atlantico depuis ce reportage (publié sur le Nobel de Modiano publié par Atlantico  en 2014)-

Prix du premier roman 1981 pour Portrait d'un amour coupable et prix Alfred-Née de l'Académie française 1984 pour Une femme amoureuse, A G est également la cofondatrice, avec Robert Doisneau, du magazine Femme Photos : Annick Geille . 

Portait de AG par Maurice Rougemont.

1. L’attribution du Nobel à Patrick Modiano ?

Bernard Pivot : Lorsque j’ai appris que l’on parlait de Modiano pour le Nobel de littérature, j’ai répondu à ceux qui évoquaient ses chances ici ou là que sa nomination m’étonnerait beaucoup. D’abord, me semblait-il, parce que c’était la première fois qu’on parlait de lui au Nobel, ensuite parce que JMG Le Clézio avait obtenu cette consécration il y a seulement six ans. Il faut savoir qu’un grand nombre de pays et d’écrivains aux langues et aux cultures diverses attendent et espèrent obtenir un jour le Prix Nobel de littérature. Face à cette disette mondiale, si j’ose dire, la plupart d’entre ces pays et leurs auteurs n’ayant  jamais obtenu le moindre Nobel, la France fait figure de privilégiée.  En effet, nous sommes champions du monde de littérature en quelque sorte.   Combien avons-nous reçu de Nobel de littérature ? Treize, quatorze, avant Modiano ? Je ne sais plus. J’avais ajouté à  l’intention de ceux qui évoquaient ses chances  -ce en quoi je me suis lourdement trompé- que malgré sa dimension,  il n’avait pas le profil. Pour recevoir le Nobel, il faut en effet que le lauréat soit d’une  supériorité littéraire incontestable, bien sûr, mais  il faut aussi qu’il ait une action dépassant le strict cadre littéraire. Le profil- type du lauréat du Nobel, c’est un grand écrivain, doté d’une dimension écologique, ethnologique, ou politique. Jean-Marie Gustave Le Clézio en est un exemple parfait, lui qui déborde de beaucoup le champ littéraire. Modiano au contraire, est complètement centré sur son champ littéraire, et même resserré, si j’ose dire, sur son champ parisien. Je  pensais qu’il obtiendrait le Nobel un jour, certes, mais pas si vite. Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai été fou de joie : je n’y croyais pas. Lui non plus, d’ailleurs. 

2. Comment Modiano a-t-il appris son Nobel ?

-Bernard Pivot : Sa fille Marie lui a téléphoné dans le jardin du Luxembourg, où il se promenait tranquillement, pour lui dire ce qu’affirmaient dès l’aube les réseaux sociaux. D’abord, il ne l’a pas crue. Il a dû faire une marche d’une heure pour se remettre. Lui qui vient d’évoquer  magnifiquement les risques de se faire renverser par une voiture, aurait bien pu être victime de ce genre d’accident, sonné qu’il était par cette nouvelle tellement « bizarre »,  voire «irréelle » !

3. Vos liens avec le Nobel 2014 ?

-Bernard Pivot : Je suis d’autant plus ému et heureux qu’il obtienne ce Nobel, la plus haute récompense littéraire, que  j’ai réalisé  sa première interview à l’occasion de la parution de  son premier roman : «La  place de l’étoile ». J’étais reporter au Figaro –Littéraire. J’avais été ébloui  à la lecture des épreuves. Je me demandais comment un garçon de vingt-trois ans  pouvait parler aussi bien  des années de guerre et d’Occupation. Je lui ai aussitôt écrit. Sa première lettre de lecteur ! Evidemment pour un écrivain, une première lettre est un événement capital. Patrick Modiano a non seulement conservé ma lettre, mais aussi son enveloppe.L’académie suédoise – dont j’ai découvert à l’occasion  de ce Nobel qu’elle connaissait  l’anecdote,  ce qui prouve  combien elle est renseignée sur les auteurs qu’elle suit de livre en livre, m’a écrit pour me prier d’assister  en tant que proche de Modiano à la «  Nobel Week » du 4 au 10 décembre.  Je suis à Stockholm en tant qu’invité de l’académie suédoise, ce dont je suis fier. Je  partirai de Stockholm jeudi, car je tiens à suivre tout le circuit.  On mesure à quel point  l’académie suédoise et le Comité Nobel sont au courant de tout. Nous ne pouvons le vérifier dans le détail, ni connaître  le secret  de leurs  délibérations, car les archives de l’académie  Nobel ne sont consultables que… cinquante après  la nomination du lauréat ! Hélas, je ne serai plus là.

 4. Le discours de réception proprement dit ?

-Bernard Pivot : Je trouve étonnant d’entendre un discours prononcé en français dans une salle à l’étranger : « c’est bizarre », comme dirait Modiano. Et très émouvant. Ce discours va devenir un livre dont la postérité est assurée,  comme elle  l’est pour tous les discours de réception de chaque lauréat  du Nobel de Littérature. Celui de Modiano (quarante minutes, de bonheur) a été un grand succès, savamment  orchestré. L’enfance, la ville,  la géographie parisienne, la guerre, la mémoire, le temps, l’écriture : Modiano a fait résonner  sous les ors de la salle son imaginaire. Toute son œuvre. Lui qui fuit les mondanités, et passe l’essentiel de son existence à exprimer, loin des salons et des ronds de jambes, la mémoire douloureuse de l’enfance et de la guerre, lui qui ne voit personne, et vit retiré du monde, se voit aujourd’hui couronné par le plus prestigieux des jurys littéraire de la planète. Je trouve cela extraordinaire.  Un événement sur le plan éthique.  Nous en retiendrons qu’il  est inutile de faire des pieds et des mains pour attirer l’attention des Nobel. Pas besoin de donner des conférences à Stockholm, ou ailleurs.  Ni de parader dans les jurés, ou les salons. C’est la grande et belle leçon que nous donne l’académie suédoise.  Elle sait lire, repérer et choisir en secret, puis suivre, année après année –de livre en livre  et sans qu’ils le sachent,-  les écrivains qu’elle  aime. Elle les couronne ensuite.

 5. Pérennité du Nobel ?

-Bernard Pivot : L’académie Nobel, avec ses cent ans d’âge me semble, comme l’académie Goncourt, qui a cent ans elle aussi, résister à toutes les modes. Nobel et Goncourt sont des institutions plus fortes que leurs détracteurs.

6. Quid des meilleures ventes de livres en France ?

-Bernard Pivot : Trois romans marchent très bien en ce moment ce sont les Nobel, Goncourt et Renaudot. Le Nobel avec le roman que vient de publier Modiano « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier », le Goncourt avec le très beau  « Pas Pleurer » de Lydie Salvayre -et le Renaudot avec « Charlotte » de David Foenkinos ». «Constellation » d’Adrien Bosc,  Grand prix de l’académie française-  se vend  très bien lui aussi.

7. Mis à part les  ouvrages distingués par ces prix, littéraires, vos préférences pour les fêtes ?

-Bernard Pivot : Personnellement, j’aime aussi beaucoup Réparer lesvivants de Maylis de Kerangal, et L’ âne et l’abeille de Gilles Lapouge, qui, hélas,  n’a obtenu ni Nobel, ni Goncourt, mais il est et demeure un grand écrivain, capable de publier à 90 ans un livre d’une jeunesse et d’une invention extraordinaires.

8. Quels romans de Modiano  nous conseillez-vous en ces périodes de cadeaux ?

-Bernard Pivot :Tous. 

S’il faut choisir, je dirais « Dora Bruder »(Gallimard/ Folio), « Rue des boutiques obscures » Gallimard/Folio), « Quartier perdu » (Gallimard/Folio), « Une jeunesse » ( Gallimard/Folio).

(Propos recueillis par Annick Geille au Grand- Hôtel de Stockholm (où résident chaque année les lauréats du Nobel et leurs proches)

 Bernard Pivot  (sources Wikipedia)Crédit photo : X

Description de cette image, également commentée ci-après

Bernard Pivot en 2017.

Données clés

Nom de naissance

Bernard Claude Pivot

Alias

Antoine Dulac
Jean-René Savernes

Naissance

5mai1935
Lyon

Décès

6mai2024 (à 89 ans) 
Neuilly-sur-Seine

Nationalité

française

Profession

journalisteanimateur de télévision

Activité principale

critique littéraireécrivain

Autres activités

président de l'académie Goncourt(2014-2019)

Formation

Université de Lyon
Centre de formation des journalistes(1955-1957)

Conjoint

Monique Dupuis 

Descendants

Agnès Pivot, Cécile Pivot

modifier

Bernard Pivot est un journalistefrançaisécrivaincritique littéraireanimateur et producteur d'émissions culturelles télévisées, né le 5 mai 1935 à Lyon et mort le 6 mai 2024 à Neuilly-sur-Seine.

D'abord journaliste au Figaro littéraire, qu'il quitte en 1974 après avoir été rédacteur en chef, Bernard Pivot fonde le magazine Lire. Il lance à la télévision l'émission littéraire Apostrophes, qu'il présente de 1975 à 1990, elle reste la référence en matière de culture à la télévision, il anime ensuite l'émission Bouillon de culture de 1991 à 2001. Il crée des championnats d'orthographe et des dictées qui remportent un immense succès populaire. 

Bernard Pivot est élu en 2004 à l'académie Goncourt et il en est le président de 2014 à 2019.

Biographie

Jeunesse et études

Bernard Claude Pivot naît le 5 mai 1935 à l'hôpital de la Croix-Rousse1, de Charles Pivot (1909-1999)2 et Marie-Louise Dumas (1912-1989)3, épiciers lyonnais demeurant rue de Bonnel dans le 3e arrondissement4. Durant la Seconde Guerre mondiale, son père est prisonnier de guerre en Allemagne. Sa mère se réfugie dans la maison familiale, à Quincié-en-Beaujolais, où Bernard est scolarisé5,6. « Je n’avais qu’une vieille édition du Petit Larousse et les Fables de La Fontaine. C’est le premier livre que j’ai lu, en jouant à saute-mouton dans le livre. Je notai sur un carnet des mots qui me plaisaient et qui me paraissaient intéressants. J'allais chercher dans le Larousse des mots des Fables de La Fontaine que je ne comprenais pas8. »

Lors du retour de Charles Pivot en 1945, la famille regagne Lyon, s'installe avenue du Maréchal-Foch dans le 6e arrondissement et reprend son commerce. À l'âge de dix ans, Bernard est placé au pensionnat religieux Saint-Louis5,9. Il se passionne pour le sport, ce qui fait « oublier » à ses maîtres sa médiocrité dans les autres matières, à l'exception du français et de l'histoire. Élève au lycée Ampère, puis étudiant en droit à université de Lyon, le jeune Bernard s'inscrit ensuite à Paris au Centre de formation des journalistes (CFJ) en 19555,9 et en sort vice-major de sa promotion en 19576,10.

Presse écrite

Après un stage au Progrès, à Lyon, Bernard Pivot se forme au journalisme économique pendant un an puis entre au Figaro littéraire en 1958.

En 1971, l'hebdomadaire disparaît et Bernard Pivot devient chef de service au Figaro11.

Il quitte le journal en 1974 lorsque Jean d'Ormesson en devient directeur général12Jean-Louis Servan-Schreiber lui propose alors un projet de magazine qui débouche, un an plus tard, sur la création de Lire11.

Entre 1974 et 1977, il tient une chronique dans Le Point11. De 1992 à 2022, il est chroniqueur, e, au Journal du dimanche13,14. Il utilise, pour ses chroniques gastronomiques, les noms de plume« Jean-René Savernes » et « Antoine Dulac »15.

Radio

De 1970 à 1973, Bernard Pivot tient une chronique quotidienne sur Europe 1. Il travaille également pour la station RTL durant les années 198011.

Télévision

À partir d'avril 1973,  Pivot produit et anime l'émission Ouvrez les guillemets, diffusée sur la première chaîne de l'ORTF11,16.

Apostrophes

L'année suivante, l'ORTF éclate et l'animateur lance l'émission Apostrophes sur Antenne 2, qu'il rejoint à la demande de Jacqueline Baudrier, sur les conseils d'Yves Berger et de Pierre-Jean Remy17,18, et Marcel Jullian, le président de la chaîne19. L'émission est diffusée en direct chaque vendredi soir à 21 h 30 à partir du 10 janvier 1975. Durant 75 minutes, Pivot débat avec plusieurs invités. Il est parfois reçu par les écrivains auxquels il consacre une émission spéciale, comme Marguerite Duras et Alexandre Soljenitsyne20Apostrophes rassemble jusqu'à deux millions de téléspectateurs, stimule les ventes de livres et devient le « magazine littéraire de référence » de la télévision

Bernard Pivot en 1986 aux côtés de son ancien collègue Dominique Baudis, devenu maire de Toulouse.

L'émission est récompensée par le 7 d'or du meilleur magazine culturel ou artistique en 1985 et 198720 tandis Bernard Pivot reçoit lui-même le 7 d'or du meilleur animateur et du meilleur producteur de télévision en 1985, puis celui du meilleur animateur de débats en 1987. Il aura beau animer par la suite d'autres programmes culturels rencontrant du succès, c'est Apostrophes qui reste « la » référence en matière de culture à la télévision22

Après 724 numéros et la diffusion de la dernière émission d'Apostrophes le 22 juin 1990, un entretien entre Bernard Pivot et Pierre Nora paraît dans la revue Le Débat16.

Bouillon de culture

À partir du 17 janvier 1991, sur Antenne 2 (devenue France 2 en septembre 1992), Bernard Pivot présente Bouillon de culture, qui traite de l'actualité littéraire, mais aussi de cinéma, de théâtre, etc. Diffusée à 22 h 40, l'émission est regardée par plus d'un million de téléspectateurs. Elle est récompensée par le 7 d'or du meilleur magazine culturel en 1995. Par la suite, le programme connait une forte perte d'audiences[réf. nécessaire]. En juin 2001, son arrêt provoque l'émoi dans le monde de l'édition et des médias. Le Journal du dimanche consacre alors un numéro spécial à Bernard Pivot21. En octobre 2001, soit quatre mois après son arrêt, Bouillon de culture reçoit un deuxième 7 d'or (celui de la meilleure émission culturelle).

Championnats d'orthographe et autres émissions

En 1985,Pivot il crée et présente les Championnats de France d'orthographe, puis les Championnats du monde d'orthographe, renommés les Dicos d'or. Il coanime l'émission avec Catherine Matausch, puis Florence Klein. La dernière édition a lieu sur France 3 en novembre 2005. Ces championnats, qui remportent un immense succès populaire22, étaient généralement composés de questionnaires sur la langue française et l'orthographe suivis par une dictée 

De janvier 2002 à décembre 2005, Pivot s'ouvre à la rencontre d'étrangers qui ont choisi d'ajouter la culture et la langue françaises à leur propre culture originelle. Cette émission, intitulée Double je, est diffusée une fois par mois sur France 2 le dimanche soir.

En octobre 2008, il coanime avec Laurence Boccolini et Jean-Pierre FoucaultFrançais, la Grande interro !, une émission consacrée à la langue française et diffusée en première partie des soirées sur TF127.

Bernard Pivot fait partie du jury du prix Interallié11. Élu en 2002, il a succédé à Jean Couvreur, mort l'année précédente28.

En octobre 2004, il est élu à l'académie Goncourt5

En janvier 2014, l'écrivaine Edmonde Charles-Roux lui confie la présidence de l'académie29. C'est en sa qualité de président de cette académie qu'il évoque dans un message posté sur Twitter, en mars 2017 (pendant la campagne de l'élection présidentielle), le nouveau verbe « macroniser ».

Le 3 décembre 2019, il annonce qu'il quitte l'académie Goncourt au 31 décembre suivant. 

Auteur

En 1959, son roman L’Amour en vogue est édité chez Calmann-Lévy. Bernard Pivot évoque son parcours dans un abécédaire biographique, Les Mots de ma vie, paru chez Albin Michel en 201132,33.

L'année suivante, NiL Éditions publie son autobiographie romancée, intitulée Oui, mais quelle est la question ?. Le livre met en scène le personnage d'Adam Hitch, un journaliste atteint de « questionnite »13,34.

Bernard Pivot et André Rossinot lors du salon Le Livre sur la place 2018 à Nancy.

En 2006, Plon publie son Dictionnaire amoureux du vin. L'ouvrage est réédité en 2013 dans une version illustrée35.

À partir de 2012, avec Souvenirs d'un gratteur de têtes, puis, en 2015, Au secours ! Les mots m'ont mangé, Bernard Pivot lit sur scène les textes de ses auteurs préférés et les siens.

En 2013, Les tweets sont des chats, un recueil de ses messages, paraît chez Albin Michel36.

En 2018, avec sa fille Cécile Pivot, il écrit à quatre mains Lire !, où ils confrontent leurs expériences de lecteurs37.

Autres responsabilités 

Bernard Pivot entre au conseil de surveillance du groupe Express-Expansion en 2005. Il en assure la vice-présidence38. Il est membre du conseil d'administration de la fondation du Crédit agricole - Pays de Franceprésidée par Yves Barsalou en 2007.

En décembre 2009, Bernard Pivot crée le Comité de défense du beaujolais, avec son ami journaliste et chroniqueur gastronomique Périco Légasse, afin de protéger un « symbole de l'identité française ». Depuis le millésime 2009, la cave de Quincié-en-Beaujolais produit la cuvée Bernard-Pivot en AOPbeaujolais-villages. Le journaliste, propriétaire d'un hectare de vignes, est adhérent de la cave39.

En 2015, il est le « président d'honneur » du Salon international du livre de Québec40.

En 2018, il compte près d’un million d’abonnés sur le réseau Twitter, qu'il considère comme une « école de la concision »41.

Dernières années 

Lorsqu'il quitte l'académie Goncourt en 2019, Bernard Pivot déclare : « Après avoir passé mes journées à lire, j'ai envie de faire autre chose, de voyager, de voir les miens. » Selon Jérôme Béglé de Match, Pivot était déjà touché par la maladie42.

Le 29 janvier 2022, Le Journal du dimanche annonce que l'ancien animateur est hospitalisé depuis plus d'un mois et qu'il semble très affaibli43. Le 2 avril 2023, dans une interview qu'il donne au même journal, il dit se retirer de la vie publique car il est atteint d’une maladie du cerveau44. Les chroniques littéraires de Bernard Pivot ne nourriront plus les colonnes du Journal du Dimanche. «J'aime le JDD parce que c'est un journal qui est lu le dimanche. Jour de repos, jour qui échappe à la hâte et au stress de la semaine, jour où l'on prend le temps de s'intéresser à ce qui se passe dans le monde, en France, à Paris et dans la tête de nos compatriotes, jour où l'on peut revenir plusieurs fois à la lecture du journal comme on reprend une conversation, un puzzle ou un alcool fort», confiait PIVOT l lors des 70 ans du journal il y a quatre ans, rappellent nos confrères du JDD.

Avant sa retraite du JDD, Bernard Pivot annonçait il y a deux ans, sa démission de l'Académie Goncourt

Le 6 mai 2024, après des mois de lutte contre un cancer, Bernard Pivot meurt à Neuilly-sur-Seine, le lendemain de son 89e anniversaire.

Parmi les très nombreuses personnalités qui lui rendent hommage,Philippe Labro salue  « l'une des figures les plus importantes de la vie culturelle française depuis trente à quarante ans »

Bibliographie de Bernard Pivot

  • L'Amour en vogue, roman, Calmann-Lévy, 1959.

  • La Vie oh là là !, chroniques, Grasset, 1966.

  • Les Critiques littéraires, essai, Flammarion, 1968.

  • Texte de l'album BeaujolaisesLe Chêne, 1978.

  • Le Football en vert, livre sur l’A.S. Saint-ÉtienneHachette-Gamma, 1980.

  • Le Métier de lire, réponses à Pierre NoraGallimard, 1990 ; réédité et complété, coll. « Folio », 2001.

  • Remontrance à la ménagère de moins de 50 ansPlon, 1998.

  • 100 mots à sauver, Albin Michel, 2004.

  • Les Dictées de Bernard Pivot, Albin Michel, 2006.

Dédicace du Dictionnaire amoureuxdu vin à la vente des hospices de Beaune en 2013.

  • Dictionnaire amoureux du vin, Plon, 2006 ; édition illustrée, 2013. Prix des écrivains gastronomes 2014.

  • 100 expressions à sauver, Albin Michel, 2008.

  • Les Mots de ma vie, autobiographie, Albin Michel, 2011.

  • Oui, mais quelle est la question ? (roman autobiographique), NiL Éditions, 2012.

  • Les tweets sont des chats, Albin Michel, 2013.

  • Au secours ! Les mots m'ont mangé, Allary Éditions, 2016.

  • La mémoire n'en fait qu'à sa tête, Albin Michel, 2017.

  • Lire !, avec Cécile Pivot, Flammarion, 2018.

  • ... Mais la vie continue, Albin Michel, 2021.

  • Amis, chers amis, Allary Éditions, 2022.

Préfaces, présentations

  • Écrire, lire et en parler. Dix années de littérature mondiale en 55 interviews publiées dans Lire (présentation), sous la direction de Pierre BoncenneRobert Laffont, 1985.

  • La Bibliothèque idéale (préface), sous la direction de Pierre Boncenne, Albin Michel, nouvelle édition, 1988.

  • Le Livre de l'orthographe (présentation), 1989.

  • Cuisine en famille (préface) de Georges Blanc, Albin Michel, 1999.

Creations audiovisuelles

Filmographie

Bernard Pivot est apparu dans plusieurs fictions au cinéma et à la télévision :

En 1988, il est le narrateur en « voix off » du film Mangeclous, réalisé par Moshé Mizrahi d'après le roman d'Albert Cohen.

Il double un personnage dans la version française de la série télévisée d'animationSilex and the City. L'épisode, intitulé Les Pivot-Sapiens, est diffusé pour la première fois en septembre 2013 sur Arte58.

Décorations

En 1992, il refuse la Légion d'honneur et déclare : « C'est une prime à la notoriété et je n'ai pas envie de me retrouver avec mon petit ruban rouge devant des gens que j'admire et dont je sais qu'ils le mériteraient beaucoup plus que moi. Et, seconde raison, j'ai toujours pensé qu'un journaliste en activité ne doit pas l'accepter. Il se trouve que la gauche me l'a offerte, puis la droite, puis la gauche, et il me semble que si j'acceptais je serais un petit peu moins libre. » De ce fait, il ne fut jamais non plus décoré dans l'ordre des Arts et des Lettres59.

Récompenses

Prix de la chronique parisienne 1966, décerné par un jury composé notamment de Philippe Bouvard et Paul Guth (il reçoit son poids en champagne)

L'école communale Bernard-Pivot à Vaux-en-Beaujolais.

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