Le cinéaste Laurent Cantet, Palme d’or 2008 avec « Entre les murs », est mort<!-- --> | Atlantico.fr
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Laurent Cantet au 69ème Festival de San Sebastian, le 19 Septembre 2021, en Espagne.
Laurent Cantet au 69ème Festival de San Sebastian, le 19 Septembre 2021, en Espagne.
©ANDER GILLENEA / AFP

Disparition

Le réalisateur qui travaillait sur un projet de film intitulé « L’Apprenti », dont la sortie était prévue pour 2025, est mort à l’âge de 63 ans.

Le cinéaste Laurent Cantet est mort jeudi 25 avril à l’âge de 63 ans. « Il est mort ce matin à Paris de maladie », a fait savoir son agent, Isabelle de La Patellière, à l’Agence France-Presse.

Laurent Cantet, réalisateur discret à la fibre sociale assumée, était entré dans l’histoire de Cannes en 2008 en recevant la Palme d’or pour son long-métrage Entre les murs. Ce film, mi-documentaire, mi-fiction, d’un budget de 2,4 millions d’euros, met en scène un professeur de français et ses élèves de 13 à 15 ans, aux origines géographiques et sociales multiples, dans un collège parisien.

Le Festival de Cannes a immédiatement réagi à sa disparition, saluant la mémoire d’un « humaniste acharné, qui cherchait la lumière malgré la violence sociale, qui trouvait l’espoir malgré la dureté de la réalité ». Un cinéaste et scénariste « dont l’œuvre cohérente et humaniste dessine un cinéma sensible, à fleur de peau et à fleur de société », précise le Festival, qui décrit Entre les murs comme un film « au naturalisme déconcertant ». « Cinéaste fin, discret et plein d’humanité, nullement ébloui par sa Palme d’or, Laurent Cantet réussissait avec précision et sens du rythme ce qu’il y a de plus difficile au cinéma : filmer les conversations, c’est-à-dire la vie », a salué l’ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob.

Né en 1961, fils d’enseignants, Laurent Cantet était l’héritier de la culture de ses parents, « des gens engagés dans un certain nombre de causes, chez lesquels la morale laïque et républicaine était très incarnée ». Il s’est constitué une autre famille pendant ses études  dans la prestigieuse école l’Idhec, ancêtre de la Fémis, avec un clan de camarades, au point de fonder avec eux une société de production, Sérénade.

Ses quatre premiers longs-métrages, Ressources humaines (1999), L’emploi du temps (2001), Vers le Sud (2005) et Entre les murs (2008), destinés selon lui à décrire le monde et sa complexité, affichent une grande cohérence. Il s’agit chaque fois de filmer le travail : ouvriers/cadres, consultant en entreprises/chômeur, travail du sexe, prof/élèves et bureau du directeur vécu comme un Guantanamo.

Par la suite, il évoquera dans Foxfire (2012) l’histoire de cinq jeunes filles qui constituent un gang afin de lutter contre le machisme et l’emprise des hommes sur les femmes. Puis, dans le film Retour à Ithaque (2014), il raconte l’histoire d’un retour à La Havane après seize ans d’exil en Espagne, dans l’Atelier (2017), celle d’une romancière parisienne connue qui anime à La Ciotat un atelier d’écriture avec un groupe de jeunes en insertion. Enfin, dans son film Arthur Rambo (2021), il évoque l’histoire d’un jeune écrivain qui publie son premier roman tandis que l’on retrouve sur Internet ses anciens commentaires homophobes et antisémites.

Le réalisateur travaillait sur un projet de film, intitulé L’Apprenti, qui devait sortir en 2025 avant de décéder d’une longue maladie.

Le Monde

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