Manger moins permet-il d’allonger son espérance de vie ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Depuis des décennies, des travaux scientifiques ont fait le lien entre la frugalité et l’espérance de vie, tout comme d’autres ont établi un lien entre l’oxydation et le vieillissement et une activité élevée.
Depuis des décennies, des travaux scientifiques ont fait le lien entre la frugalité et l’espérance de vie, tout comme d’autres ont établi un lien entre l’oxydation et le vieillissement et une activité élevée.
©Charly TRIBALLEAU / AFP

Manger sain

Alors qu’un Français sur 2 est en surpoids ou obèse, et que ces caractéristiques augmentent les risques de maladies cardiovasculaires, de cancers et de diabète, moins manger permet donc de limiter les risques de mort prématurée.

Béatrice de Reynal

Béatrice de Reynal

Béatrice de Reynal est nutritionniste. Très gourmande, elle ne jette l'opprobre sur aucun aliment et tente de faire partager ses idées de nutrition inspirante. Elle est par ailleurs l'auteur de Ouvrez les yeux avant d’ouvrir la bouche, publié chez Plon, et du blog "MiamMiam".

 

Voir la bio »

Atlantico : Depuis les années 30, nous savons que des habitudes alimentaires telles que le jeûne intermittent permet à certains animaux de vivre plus longtemps. Ce principe est-il aussi vrai pour l’homme ? 

Béatrice de Reynal :Les animaux qui jeûnent (renard, loup, serpent) le font physiologiquement et par adaptation à leur environnement. Le renard n’a d’acuité à chasser que lorsqu’il a très très faim. Et il ne vivra pas plus longtemps qu’un congénère bin nourri dans un zoo. Donc la comparaison homme / animal n’est pas très pertinente. En revanche, réduire son niveau inflammatoire à bas bruit est une excellente façon de ne pas réduire ses télomères, les éléments de programmation du vieillissement des cellules. Les télomères raccourcissent avec l’âge, l’inflammation et le stress. Des études ont montré que des télomères courts sont associés à un risque plus élevé de maladies liées à l’âge.

S’éloigner des stress et de l’inflammation sont des bonnes stratégies.

Pourquoi cela est-il au centre de nos préoccupations ?

Le vieillissement en bonne santé est au centre des préoccupations des Européens qui ont la chance de pouvoir vivre dans des conditions extrêmement favorables à la santé, surtout lorsqu’on prend comparaison des populations les moins favorisées. Aujourd’hui, l’espérance de vie la plus favorable est celle des Suisses, Japonais, Norvégiens, Espagnols et Italiens, et nous les Français… Les femmes gagnent plusieurs années par rapport aux hommes.

Le lien est souvent fait avec le niveau de vie : plus on est riche, mieux on est loti, en général !

Plus que de vivre vieux, chacun souhaite vieillir en bonne santé et de mourir en bonne santé.

Depuis des décennies, des travaux scientifiques ont fait le lien entre la frugalité et l’espérance de vie, tout comme d’autres ont établi un lien entre l’oxydation et le vieillissement et une activité élevée. En d’autres termes : nous sommes des « chaudières » voraces d’oxygène et plus nous bougeons, plus nous brûlons, plus nous nous oxydons.

Oui : le sport ou l’activité intense fait plus vieillir que de rester plus calme. Oui, manger moins permet de moins stocker, moins dépenser aussi. Oui, la sieste préserve, elle aussi.

En quoi moins manger pour être bon pour notre organisme ? 

Alors qu’un Français sur 2 est en surpoids ou obèse, et que ces caractéristiques augmentent les risques de maladies cardiovasculaires, de cancers et de diabète, moins manger permet donc de limiter les risques de mort prématurée.

Clairement, si chacun d’entre nous pouvait réduire ses apports alimentaires de 20 %, on gagnerait un record de longévité à court terme.

Mais attention : les chiffres globaux cachent les oppositions : bien des sujets défavorisés financièrement sur-mangent afin de se consoler ou se rassurer. Leur espérance de vie déminue d’autant. Au contraire, les sujets les plus riches sont les plus fins. Un adage nutritionnel le raconte ainsi : « plus ton père est riche et mois tu manges ». Sous-entendu, et plus tu es en bonne santé !

Mais si on regarde ce qu’il se passe dans les régions défavorisées, on voit alors que plus les sujets sont maigres et moins longue sera leur espérance de vie !

Au contraire, quels effets néfastes une sous-alimentation peut avoir sur l’homme ?

Bien sûr, ne pas être suffisamment bien nourri est aussi délétère. Les déficiences nutritionnelles et pire, les carences, nous mènent droit dans le mur et parfois, vers la mort.

Outre que la sous nutrition soit directement délétère à l’organisme car elle n’apporte pas tous les nutriments nécessaires, elle déprime l’immunité, ce qui augmente les risques d’infections.

Ne pas trop perdre de masse maigre ! Au point qu’il est décommandé aux seniors de perdre du poids, voire même, les régimes amincissants pour eux sont déconseillés. Mieux vaut aborder son dernier quart de vie avec quelques kilos de trop, et de juste s’assurer de ne pas s’alourdir davantage.

Ce que l’on nomme la « spirale de la dénutrition » est ce cercle vicieux qui survient chez les Grands Seniors qui permet l’appétit (ennui, solitude, plus de dent…) et qui vont s’étioler peu à peu en quelques mois. Sous un an, ils ne sont plus de ce monde et il est un moment de bascule où l’on ne parvient plus à les en sortir.

Conclusions

Pour espérer vivre plus longtemps et en bonne santé, vous pourrez avoir trois actions :

- manger moins afin de rester à votre poids de forme (le poids que vous aviez à l’âge jeune adulte) additionné d’un kilo tous les 10 ans. Vous avez 60 ans, votre poids de forme était de 50 kg pour une femme de 1,60m, vous pouvez peser idéalement 53 kg.

- suivre tous les conseils de prévention médicale qui vous sont conseillés : cancers du côlon, du sein, de la prostate ou du poumon, prévenir la survenue du diabète, etc.

- Manger une alimentation saine, variée et raisonnable, en essayant de ne pas fumer ni boire de boissons sucrées ou alcoolisées.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !